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Les premières phrases

«  Encore ! Encore !

Les hommes l’attachent à nouveau – différemment, cette fois : le pouce gauche au gros orteil droit, le pouce droit au gros orteil gauche. La corde à sa taille. Cette fois, ils l’emmènent dans l’eau.

« S’il vous plaît », supplie-t-elle.

Elle n’est pas sûre de pouvoir affronter cela à nouveau, le noir et le froid. Elle veut retourner dans un foyer qui n’existe plus, à une époque où sa tante et elle s’asseyaient devant l’âtre pour se raconter des histoires. Elle veut retrouver son lit dans leur cottage, elle veut redevenir petite fille, respirer l’odeur du feu de bois, des roses et de la peau tiède de sa tante.

« S’il vous plaît. »

Elle coule. Quand ils la remontent sur la berge, la seconde fois, ses lèvres ont la couleur d’un hématome, et son souffle l’a quittée à jamais. »

Circonstances de lecture

Parce que j’avais beaucoup aimé « La fille du train ».

Impressions

Après le succès de son premier roman « La fille du train » que j’avais beaucoup aimé, Paula Hawkins revient avec un second thriller, « Au fond de l’eau ». L’histoire : Julia revient dans sa ville natale lorsque sa sœur est retrouvée morte, noyée dans la rivière… Une rivière qui attire depuis des siècles meurtres et suicides. Elle doit alors faire face à la colère et à la douleur de sa nièce mais aussi à son passé… et découvrir ce qui est arrivé à sa sœur… J’ai particulièrement aimé l’ambiance de ce thriller, où l’eau est omniprésente, malsaine et belle à la fois. Un bon roman à lire cet été, même si la fin est assez prévisible…

Un passage parmi d’autres

 A dix-sept ans, j’ai sauvé ma petite sœur de la noyade.

Pourtant, croyez-le ou non, ce n’est pas là que tout a commencé.

Il est des personnes qui sont attirées par l’eau, des personnes qui entretiennent avec elle un rapport presque primal. Je crois en faire partie. C’est près de l’eau que je me sens le plus vivante, et près de cette rivière en particulier. C’est ici que j’ai appris à nager, et que j’ai appris à découvrir ma place dans la nature de la manière la plus douce et la plus agréable qui soit.

Depuis que j’ai emménagé à Beckford en 2008, je nage dans la rivière presque chaque jour, été comme hiver, parfois avec ma fille et parfois seule, et je suis peu à peu devenue fascinée par l’idée que cet endroit qui me procure tant de joie puisse être pour d’autres un lieu d’effroi, de terreur, même.

A dix-sept ans, j’ai sauvé ma petite sœur de la noyade, mais j’étais déjà obsédée par le bassin de Beckford depuis bien longtemps. Mes parents étaient des conteurs, ma mère en particulier : c’est de sa bouche que j’ai entendu pour la première fois l’histoire tragique de Libby, celle de la tuerie au cottage des Ward, et celle du petit garçon qui a vu sa mère sauter dans le vide.

Paula Hawkins – Au fond de l’eau – juin 2017 (Sonatine)

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