Étiquettes
conseils de lecture, Critique de livre, Fantasy, idées de lecture, J'ai lu, lecture, Les sentiers des astres, Livre, Manesh, quoi lire, roman, Stefan Platteau
« Le vieux Framar s’échappe de ses songes.
Serpent languide, il s’étire dans son lit de terre froide. Peu à peu se réchauffent ses entrailles engourdies ; son échine fourmille de craquements.
Au-dessus de lui, le ciel a basculé, évacuant les étoiles, alors le vieux Framar sait que le temps est venu. Il inspire, bande son souffle, brise le sortilège et lance ses bras argentés à travers le Vyanthryr, sur des milles et des milles de forêt boréale.
Dans un silence immuable s’écoulent ses eaux ; on pourrait entendre respirer les arbres.
Ainsi débute mon chant : par l’éveil du fleuve à la fissure de l’hiver. »
Impressions
J’ai mis du temps à lire ce roman (dédicacé aux Imaginales en 2021). Stefan Platteau m’avait conseillée de choisir le bon moment. Je l’ai finalement dévoré cet été, durant mes vacances. Et dès les premières lignes, j’ai su que le coup de cœur était là. J’ai donc pris mon temps pour savourer l’histoire aussi bien que la plume (superbe). J’ai aussitôt été embarquée sur les courants du fleuve Framar, à bord de deux gabarres, à écouter Fintan Calathynn, capitaine en second et barde de l’équipage, narrer son voyage en quête du Roi-Diseur, puis laisser la place à Manesh, cet homme naufragé qu’ils recueillent et soignent sans savoir qui il est. Que faisait-il si loin sur le fleuve ? D’où vient-il ? Que lui est-il arrivé ? N’aurait-il pas du sang de Géants dans les veines ? Peut-être pourrait-il raconter son histoire ?
Ainsi, de chapitre en chapitre, Fintan et Manesh se passent le flambeau de la narration. Et le résultat est magique. Stefan Platteau est un conteur et on se laisse subjuguer par sa plume, l’ambiance à la fois celtique et hindoue tellement bien retranscrite, la description des Antiques, des esprits solaires et lunaires, les personnages auxquels on ne peut que s’attacher, et ces secrets qu’il nous dévoile petit à petit. Il y a au final assez peu d’action, mais on ne s’ennuie pas une seconde dans ce roman de plus de 700 pages. Au contraire, on n’a qu’une envie : percer les secrets de Manesh, et ceux de la compagnie, jusqu’à ce final qui m’a laissée sans voix… tellement désireuse de poursuivre l’aventure. Pour ma part, je lirai le tome deux l’été prochain, durant mes vacances, pour le savourer comme il se doit.
Sachez que les deux premiers tomes vont être réédités en grand format en octobre au Diable Vauvert, et que les couvertures sont superbes.
Les Sentiers des Astres – Manesh – Stefan Platteau – Avril 2014 en grand format (Les Moutons électriques), Mai 2016 en poche (J’ai lu) – Couverture réalisée par Johan Camou
