La Cagnotte – Janice Hallett

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Janice Hallett - La CagnotteLes premières phrases

«  Bonjour à vous deux,

Comme nous en avons discuté, mieux vaut que vous ignoriez tout avant de lire ce qui suit. Merci de garder à l’esprit les points suivants :

  1. Seul un nombre limité d’e-mails, de SMS et de messages ont été retrouvés, la correspondance n’est donc pas complète.
  2. Elle est, cependant, grosso modo dans l’ordre chronologique.
  3. J’y ai ajouté diverses pièces supplémentaires, par exemple des coupures de journaux, des traces d’activité sur les réseaux sociaux et d’autres éléments permettant de vous fournir du contexte.
  4. Si jamais je découvre quoi que ce soit d’autre qui puisse avoir un intérêt, je vous le transmettrai.

Dites-moi ce que vous en pensez.

Roderick Tanner, avocat de la Couronne. » 

Circonstances de lecture

Parce que j’avais beaucoup aimé le précédent roman de Janice Hallett, Le code Twyford.

Impressions

Si vous aimez les livres à énigmes et les romans épistolaires, lisez donc La Cagnotte ! Tout comme les deux étudiants qui reçoivent un dossier juridique composé essentiellement d’échanges de mails et de SMS, le lecteur est immergé dans une correspondance entre divers habitants d’une petite communauté amatrice de théâtre amateur. L’expérience est vraiment géniale, même si le début s’avère un peu ardu (vous ne savez pas qui est mort, vous êtes propulsé dans la lecture de ces mails sans savoir qui est qui). À vous de vous creuser les méninges pour démêler le vrai du faux, partir à la chasse aux incohérences et, au final, résoudre l’enquête.

J’ai adoré cette expérience de lecture. Même si le choix de l’échange de mails me parait un peu bizarre (je me serais plutôt attendue à un échange de SMS et de messages sur WhatsApp par exemple), le choix narratif permet de s’immiscer véritablement dans la tête des différents protagonistes et de partager leurs points de vue. Avec La Cagnotte et son précédent roman Le Code Twyford, Janice Hallett prouve qu’elle maîtrise parfaitement les thrillers à énigmes.

Janice Hallett – La Cagnotte – Mars 2024 – Denoël Sueurs froides

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Yellowface – Rebecca F. Kuang

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Rebecca F.Kuang - YellowfaceLes premières phrases

«  The night I watch Athena Liu die, we’re celebrating her TV deal with Netflix.

Off the bat, for this story to make sense, you should know two things about Athena:

First, she has everything; a multibook deal straight out of college at a major publishing house, an MFA from the one writing workshop everyone’s heard of, a résumé of prestigious artist residencies, and a history of awards nominations longer than my grocery list. At twenty-seven, she’s published three novels, each one a successively bigger hit. For Athena, the Netflix deal was not a life-changing event, just another feather in her cap, one of the side perks of the road to literary stardom she’s been hurtling down since graduation.

Second, perhaps as a consequence of the first, she has almost no friends. » 

Circonstances de lecture

Parce que c’est R.F. Kuang, autrice de Babel et La guerre du pavot.

Impressions

Rebecca F. Kuang sort de son genre de prédilection (la fantasy) pour nous livrer un thriller psychologique sur le monde de l’édition américaine. Et c’est encore une fois une réussite ! C’est drôle, caustique, passionnant, et terriblement stressant. Difficile de penser à autre chose qu’à ce livre et à la spirale dans laquelle elle entraîne son héroïne, June Hayward, une jeune autrice dont l’unique roman publié a connu un flop. June est un personnage complexe, à la fois détestable et touchant, pour qui la lecture et l’écriture constituent son seul moyen de se sentir vivante. Lors d’une soirée bien arrosée en compagnie de son ancienne camarade de promotion, l’autrice à succès Athena Liu, elle assiste à sa mort accidentelle… et ne peut s’empêcher d’empocher le manuscrit sur lequel travaillait Athena et de le faire sien. Commence alors une spirale infernale.

Avec Yellowface, Rebecca F. Kuang livre un regard acéré sur le monde de l’édition (passionnant aussi bien pour les néophytes en la matière que pour les personnes qui connaissent déjà ce milieu), la fabrication marketing des auteurs à succès, l’utilisation opportuniste de leurs origines,  la suprématie blanche, l’appropriation culturelle, les sensitivity readers, l’hypocrisie d’un milieu gouverné par l’argent, et l’emprise des réseaux sociaux sur nos vies. Un thriller réussi de bout en bout.

Rebecca F. Kuang – Yellowface – Mai 2023 – The Borough Press  – sorti en VF le 02 mai 2024 dans la collection Ellipsis (De Saxus)

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Vallée du silicium – Alain Damasio

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Alain Damasio - Vallée du siliciumLes premières phrases

«  Nous sommes un dimanche d’avril et puisqu’il n’y a rien à visiter dans la Silicon Valley le jour du Seigneur, il va bien falloir aller à l’église… Oui, mais laquelle ? Et pour célébrer quelle religion, j’entends : quelle marque ?

J’écris ce texte sur un MacBook Air en aluminium clair si bien que j’ai la réponse : je  vais aller communier dans la Cathédrale d’Apple, son siège social, the Ring, qui est un immense cercle de mille six cents mètres de circonférence posé en vaisseau spatial sur la lune de Cupertino.

Chiche ? Hum… Il se trouve que c’est impossible pour les aliens de ma maigre extraction d’entrer dans le temple, alors je me rabats sur la chapelle : l’Apple Park Visitor Center avec son célèbre Apple Store mondialement connu.

Ce pourrait être un pèlerinage. » 

Circonstances de lecture

Parce que c’est Alain Damasio.

Impressions

Je lis très peu d’essais. Mais, étant une grande fan d’Alain Damasio (La Horde du Contrevent, Les Furtifs…), je n’ai pas résister longtemps (deux jours après parution ?) à l’appel de La Vallée du silicium, premier essai de l’auteur publié dans la collection Albertine du Seuil. Ici, Alain Damasio livre plusieurs chroniques portant sur un voyage qu’il a effectué dans la Silicon Valley en 2022. L’occasion pour lui de se frotter à la réalité de la Silicon Valley, au fossé phénoménal existant entre le siège social d’Apple et le quartier plus que défavorisé de Tenderloin, ou encore aux avancées technologiques dingues présageant de notre avenir à tous. À travers des rencontres avec un anthropologue, un expert en innovation, un programmeur ou encore une historienne, Alain Damasio s’ouvre à d’autres points de vue, tout en portant son regard (critique mais pas que) sur ce que les technologies font de nous. Asservissement au téléphone portable et aux réseaux sociaux, Intelligence artificielle, réalité augmentée, anneau connecté, voiture autonome, transhumanisme, rapport à notre corps, rapport aux autres… les sujets abordés sont passionnants tant ils forment notre quotidien et notre futur. Loin de ne dresser qu’un constat amer de l’existant, Alain Damasio propose des pistes pour retisser du lien, imaginer ensemble un avenir plus humain, envisager une relation plus saine avec les techs, basée notamment sur l’éducation, le vivre ensemble et l’empathie.

L’ouvrage se termine par une nouvelle, « Lavée du silicium », rebondissant sur les thèmes abordés tout au long de l’essai. Et j’ai adoré. C’est intelligent, prenant, stressant, glaçant, beau, et émouvant. J’en redemande ! Je n’ai qu’une hâte, qu’Alain Damasio sorte un nouveau roman.

Alain Damasio – Vallée du silicium – Avril 2024 – Albertine / Seuil

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Cathédrale – Hermine Lefebvre

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Hermine Lefebvre - CathédraleLes premières phrases

«  Il neigeait sur Samara cette année-là. Loin des rares flocons que la capitale des Neuf-Duchés recevait d’ordinaire et que les enfants poursuivaient en riant, une épaisse chape blanche s’amoncelait sur les pavés. » 

Circonstances de lecture

Parce que j’avais très envie de découvrir ce premier roman depuis sa sortie en grand format.

Impressions

Les éditions Léha viennent de lancer leur nouvelle collection poche, baptisée Majik. L’occasion parfaite pour découvrir ce roman d’Hermine Lefebvre qui me faisait de l’œil depuis sa sortie en grand format. L’autrice m’a embarquée dès les premières pages dans le royaume des Neuf-Duchés, en proie à des querelles intestines. Et Cathédrale, son université réservée à l’élite, pourrait bien en faire les frais… Car cette école un peu spéciale cacherait en son sein un artefact magique dont beaucoup aimerait s’emparer. C’est dans ce lieu étrange qu’est admis Frédéric, un fils d’ouvrier, grâce à son don d’étinceleur. Il doit faire face au mépris des étudiants de la haute société, à commencer par celui de son « parrain » Lionel, et à l’atmosphère mystérieuse et oppressante que dégage l’école. J’ai particulièrement aimé l’influence de Cathédrale sur les étudiants, qui fait tout le sel de ce roman, ainsi que la complexité du personnage de Lionel. Une très bonne lecture, donc, dans laquelle j’aurais aimé rester encore un peu plus longtemps pour pouvoir explorer tous les secrets de Cathédrale.

Hermine Lefebvre – Cathédrale – Mars 2024 – Magik (Léha en grand format)

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Empire of the Damned – Jay Kristoff

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Jay Kristoff - Empire of the DamnedLes premières phrases

«  The dead boy opened his eyes.

All was still and silent, he among it, and most of all. A statue he was, his only movement in the yawning of his pupils, the soft parting of his bloodless lips. There was no quickening of breath as waking claimed him, no deeping drumbeat beneath his porcelain skin. He lay there in darkness, angelic and bare, staring at the timeworn velvet canopy above and wondering what had woke him. » 

Circonstances de lecture

Parce que j’avais adoré Empire of the Vampire.

Impressions

J’avais adoré le tome 1, Empire of the Vampire. J’ai tout autant aimé ce tome 2. Jay Kristoff a su revisiter avec brio le mythe du vampire et créer un anti-héros particulièrement attachant, adepte des jurons, des mauvais choix, de la gueule de bois, mais toujours fidèle en amitiés. Si le précédent tome était sanglant, j’ai l’impression que celui-ci l’est encore plus ! Mais après tout, quoi de plus « normal » dans un monde sous la coupe de familles de vampires en pleine guerre de territoires, pour qui les humains ne sont que du bétail ? L’hémoglobine coule à flots, les langues se délient, les coups pleuvent. Quand on pense que nos protagonistes vont enfin voir le bout du tunnel, forcément Jay Kristoff les pousse un peu plus au fond du trou. C’est machiavélique, gore, ça retourne un peu le bide et… on en redemande ! Impossible d’en dire plus… à part qu’il faut lire cette trilogie ! Hâte de retourner auprès de Gabriel !

Jay Kristoff – Empire of the Damned (L’Empire des Damnés) – Février 2024 – Harper Voyager (De Saxus pour la VF)

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Superméchant débutant – John Scalzi

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SCALZI_SUPERMECHANT_dos23.inddLes premières phrases

 » J’ai appris la mort de mon oncle Jake d’une manière très inattendue, c’est-à-dire par la matinale de CNBC.

J’allumais la télévision sur cette chaîne par habitude. Quand j’étais journaliste économique au Chicago Tribune, j’alternais entre CNBC, Bloomberg et Fox Business pendant que ma femme, Jeanine, et moi nous préparions le matin. J’en éprouvais moins le besoin depuis quelque temps : pour les professeurs remplaçants, il est rarement vital de se tenir au courant de l’état des marchés en Asie afin d’assurer la garderie d’une classe de cinquième en cours de littérature anglaise. Néanmoins, les habitudes ont la vie dure, il faut croire.

C’est ainsi, alors que je tartinais mon pain grillé de beurre de cacahuète, que j’ai entendu le nom de Jake Baldwin jaillir du haut-parleur de l’iPad allumé sur l’îlot central de la cuisine. » 

Circonstances de lecture

Parce que j’avais bien envie de rigoler un peu.

Impressions

Je n’avais encore jamais lu de livre de John Scalzi (oui, je sais, c’est mal…). Me voilà donc à ouvrir son dernier roman Superméchant débutant, juste après avoir versé ma petite larme à la lecture des dernières pages de La brume l’emportera de Stéphane Arnier, et avoir frémi d’horreur dans les mains de Claire North et de son terrible Sweet Harmony. Autant vous dire que John Scalzi a parfaitement répondu à mes attentes : passer quelques heures dans la légèreté d’un bon divertissement capable aussi bien de faire rire que de proposer une réflexion critique sur le monde de l’entreprise et le capitalisme. J’ai accroché d’emblée avec Charlie, cet ancien journaliste devenu prof remplaçant afin de payer ses factures, et ayant comme doux rêve de devenir le propriétaire de son pub préféré. Alors, quand son oncle meurt lui léguant son empire, Charlie se sent l’âme ragaillardie jusqu’à ce qu’il découvre le business en question… Commence alors une aventure surréaliste : prenez une base volcanique ultra-secrète, des méchants superméchants, des chats un peu spéciaux et des dauphins augmentés syndiqués et grévistes et vous obtiendrez une histoire totalement délirante, un très bon pastiche de James Bond. Mention spéciale pour les dialogues, les chats et les dauphins !

John Scalzi – Superméchant débutant – Mars 2024 – L’Atalante

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Sweet Harmony – Claire North

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Claire North - Sweet HarmonyLes premières phrases

 » Le bouton sur son menton fut le premier signe que ses dettes échappaient à tout contrôle.

« Bouton » était gentil. « Bouton » était le mot qu’employa le pharmacien quand Harmony lui demanda, derrière ses lunettes noires et dans un chuchotement, une crème quelconque, de quoi effacer toute trace de cette chose aussi magiquement qu’elle était apparue.. » 

Circonstances de lecture

Parce que Claire North…

Impressions

Un bouton, c’est rien du tout, me direz-vous ? Harmony n’est pas de cet avis… Cette jeune femme à la plastique parfaite ne comprend pas ce qu’il lui arrive lorsqu’elle se réveille un matin, avec un gros bouton sur le menton. Car voyez-vous, elle paie pour que son apparence réponde à tous ses critères. Les nanos présents dans son corps font leur travail pour éviter tout désagrément : une peau parfaite, un corps musclé juste ce qu’il faut, une chevelure de rêve, un réveil sans cerne… Harmony a souscrit une belle liste d’extensions auprès de son fournisseur de santé, grâce à l’appli présente sur son portable. Reste que la jolie agente immobilière a du retard sur le paiement de ses factures… Et petit à petit, jusqu’à ce que ses dettes soient réglées, chaque extension sera désactivée, l’une après l’autre.

Cette lecture est captivante, captivante et malsaine. On se prend à attendre la prochaine étape dans le déclin physique d’Harmony, et on se doute que cela va aller de mal en pis… Pas de doute, Claire North appuie là où ça fait mal : car on vit déjà plus ou moins ces travers de notre société basée sur la surconsommation, la réussite sociale et l’apparence. Quant à notre système de santé, il tend à ressembler de plus en plus au modèle américain (si tu as du fric, tu es soigné). Une lecture atrocement addictive, horrible dans sa description des relations humaines et de notre rapport au corps.

Claire North – Sweet Harmony – Janvier 2024 – Une Heure Lumière

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La brume l’emportera -Stéphane Arnier

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Stéphane Arnier - La brume l'emporteraLes premières phrases

«  Azoa Ne !

Je m’appelle Keb Gris-de-pierre, fils de Kahar, et je parle devant vous, détenteur de votre bâton-oiseaux. En me confiant ainsi le sceptre de parole de votre clan, vous m’offrez votre nuit : tant que le soleil dort, tant que je reste dans le cercle de feu, tant que je garde ce symbole en main, aucun de vous ne quittera la plage ni ne m’interrompra. 

On m’a dit que, de mémoire de Ta’moaza, j’étais le premier Dak à en avoir l’honneur. Merci pour cette voix que vous m’accordez. Et merci pour le reste : si vous ne m’aviez pas recueilli quand vous m’avez trouvé, si vous n’aviez pas soigné le vieux bougre que j’étais, si vous ne m’aviez pas nourri, moi, l’ennemi du passé, si vous ne m’aviez pas fait couler de l’eau dedans le gosier, je ne serais pas ici ce soir. 

Alors – foa ! – comme je vous dois ma sombre peau, je suppose que je devrais commencer par vous présenter mes excuses !

Je vous demande pardon, par avance, car ma palabre de cette nuit risque de ne pas vous plaire, oh non, non ! » 

Circonstances de lecture

Honnêtement, à la vue de cette couverture, n’avez-pas envie de vous y plonger ?

Impressions

Je viens de refermer les pages d’une histoire belle et émouvante, celle contée par Keb Gris-de-pierre, un simple berger, qui a vu toute sa vie et tous les êtres qui lui étaient chers disparaître sous la brume. J’ai écouté son histoire jusqu’au bout, respectant ainsi le cérémonial du bâton-oiseaux. Son histoire et celle de la guerrière Maramazoe, détentrice, peut-être, des clés permettant de dissoudre la brume.

Que ce voyage était beau ! Mon petit cœur a vibré avec ces deux êtres que tout semble opposer, et qui voient pour autant leur destin se lier l’un à l’autre. Dans ce roman vibrant de beautés et d’émotions, Stéphane Arnier nous livre un conte autour des regrets et des remords, des liens qui peuvent se tisser entre des peuples ennemis, du passé qui nous rattrape et auquel on se raccroche parfois un peu trop, du deuil et de son acceptation.

Allez, les yeux un brin embués, je vous passe à mon tour le bâton-oiseaux. L’attraperez-vous ?

Stéphane Arnier – La brume l’emportera – Février 2024 – Mnémos

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Piranèse – Susanna Clarke

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Susanna Clarke - PiranesiLes premières phrases

«  When the moon rose in the Third Northern Hall I went to the Ninth Vestibule to witness the joining of three Tides. This is something that happens only once every eight years.

The Ninth Vestibule is remarkable for the three great Staircases it contains. Its Walls are lined with marble Statues, hundreds upon hundreds of them, Tier upon Tier, rising into the distant heights. »

Circonstances de lecture

Parce que… cette couverture !!!

Impressions

Si vous aimez « Narnia », « Alice au pays des merveilles » ou encore « La mer sans étoiles » d’Erin Morgenstern, ce livre devrait vous plaire. 

Pénétrez dans un labyrinthe de halls, de salles immenses, et de vestibules où les vagues viennent s’écraser au gré des marées et où les statues et les oiseaux semblent veiller sur Piranèse, cet homme solitaire qui connaît les lieux comme sa poche, mais qui ne connaît qu’un seul être humain : l’Autre.

Acceptez de vous perdre dans les pensées de Piranèse, dans les méandres de sa Maison, et dans sa quête de savoirs. Une lecture envoûtante et onirique, pleine de mystères. 

Susanna Clarke – Piranèse – Octobre 2021 – Robert Laffont (Bloomsburry pour la VO) et depuis mars 2024 au Livre de Poche 

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Wayward Pines – Blake Crouch

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Blake Crouch - Wayward PinesLes premières phrases

«  Quand il reprit conscience, il gisait sur le dos, le visage baigné de soleil. Il perçut le murmure de l’eau tout proche. Une violente douleur lui cisaillait le nerf optique. Sa nuque  vibrait d’une palpitation indolore, régulière – le grondement distant précurseur d’une migraine. Il roula sur le côté et se redressa pour s’asseoir, la tête entre les genoux. Il sentit l’instabilité du monde extérieur bien avant d’entrouvrir les paupières, comme si la gravité  avait perdu toute logique. Sa première impression fut qu’une tige métallique lui perçait les côtes, mais il s’efforça néanmoins d’ouvrir les yeux en grognant de douleur. Son œil gauche devait être salement enflé, il ne voyait plus qu’à travers une fente minuscule.  » 

Circonstances de lecture

Parce que cette histoire m’intriguait beaucoup.

Impressions

Attention : si vous commencez cette lecture, vous aurez des nuits blanches en perspective et des pics de stress incontrôlables ! Votre vie sociale en pâtira également. Car, forcément, vous ne pourrez plus lâcher votre lecture, vous allez commencer gentiment par le tome 1, puis vous serez scotché par les deux tomes suivants.

Tout comme l’agent du FBI Ethan Burke, vous trouverez la petite ville de Wayward Pines vraiment bizarre et les réactions de ses habitants pour le moins étranges… Vous essayerez de comprendre ce qu’Ethan fait là. Vous vous énerverez face au manque d’empathie du pharmacien, par exemple, qui refuse de donner un tube d’aspirine à Ethan sous prétexte qu’il n’a pas d’argent sur lui (il ne retrouve pas son portefeuille ni son téléphone portable) alors qu’il souffre d’une migraine atroce. Pourquoi n’arrive-t-il pas à joindre sa femme ni son supérieur hiérarchique ? S’il se souvient de sa mission (retrouver deux agents disparus), il a bien du mal à recoller les morceaux et même le shérif ne semble pas le prendre au sérieux…

Il faut avoir le cœur bien accroché pour se lancer dans Wayward Pines. La tension ne cesse de grimper. Car bien vite vous comprendrez que cette trilogie n’est pas seulement un thriller… Il y a un soupçon de Twin Peaks et de Stephen King à Wayward Pines. Mais chut, je ne peux pas vous en dire plus. Sachez juste que votre rythme cardiaque sera soumis à rude épreuve jusqu’à une fin géniale à laquelle je ne m’attendais pas. Le page-turner de ce début d’année !

Blake Crouch – Wayward Pines – Février 2024 – Totem

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