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Les premières phrases
« Il va être vingt heures. Sur la pendule molle, énorme imitation d’une peinture de Salvador Dali offerte par un bénévole, devenue le gri-gri de la campagne, la grosse aiguille des minutes s’approche de la verticale. C’est le moment de bascule.
Il va être vingt heures : jamais un horaire n’aura signifié tant, pour eux. Jamais la règle du temps n’aura été aussi implacable. »
Circonstances de lecture
Parce que j’ai comme des envies de changements sociétaux.
Impressions
Travailler 3 heures par jour, ça vous dit ? C’est en tout cas la proposition d’Emilien Long, prix Nobel d’économie, auteur d’un essai sur le droit à la paresse, et candidat aux élections présidentielles. Voilà le résumé en quelques mots de ce roman qui fait souffler un vent de révolution démocratique des plus bienvenus en ces temps politiques troublés.
J’avais peur d’être déçue par ce livre. C’est tout le contraire qui s’est produit. J’ai été emballée, et ce dès les premières pages. Car c’est une société utopique – et réaliste – que nous dépeint Hadrien Klent dans ce roman. En se basant sur des données économiques et scientifiques, il propose tout simplement un changement de paradigme : arrêter de subir le temps, arrêter de passer sa vie à travailler, s’accorder le temps de vivre, construire sa vie à son rythme. « La paresse au XXIe siècle c’est avoir du temps pour s’occuper de soi, des autres, de la planète : c’est se préoccuper enfin des choses essentielles à la bonne marche d’une société. C’est renoncer à l’individualisme, à l’égoïsme, à la destruction méthodique de notre planète. C’est ouvrir un espace ; des espaces. C’est se poser. Et même se re-poser : se poser à nouveau, chaque jour, la question de ce qu’on est, de ce qu’on veut faire, de ce qu’on doit faire. Ne plus être un robot allant travailler, s’usant la semaine pour dépenser son fric une fois le week-end venu, en drogues de toutes sortes (numériques, chimiques, matérielles, culturelles, peu importe, ce sont autant de misérables voyages consuméristes) : on ne rattrape rien en dépensant l’argent qu’on a gagné en étant privé de sa vie. »
Voici son idée de société : une société qui arrête d’épuiser les ressources de la planète et ses habitants, une société qui permet ne de plus subir le rapport au temps, mais de se construire sa propre vie. Alors, si vous en avez marre des politiciens au pouvoir, si vous êtes fatigués par votre vie, lisez « Paresse pour tous ». Parce que ce livre donne de l’espoir et aussi une furieuse envie de changer les choses, de voir la vie autrement et de faire en sorte que notre société change. Ce livre montre que c’est possible. Et c’est en ce sens que cette lecture me paraît essentielle, nécessaire et salvatrice.
Hadrien Klent – Paresse pour tous – Mai 2021 – Le Tripode