Étiquettes

, , , , , , , , ,

Stéphane Arnier - La brume l'emporteraLes premières phrases

«  Azoa Ne !

Je m’appelle Keb Gris-de-pierre, fils de Kahar, et je parle devant vous, détenteur de votre bâton-oiseaux. En me confiant ainsi le sceptre de parole de votre clan, vous m’offrez votre nuit : tant que le soleil dort, tant que je reste dans le cercle de feu, tant que je garde ce symbole en main, aucun de vous ne quittera la plage ni ne m’interrompra. 

On m’a dit que, de mémoire de Ta’moaza, j’étais le premier Dak à en avoir l’honneur. Merci pour cette voix que vous m’accordez. Et merci pour le reste : si vous ne m’aviez pas recueilli quand vous m’avez trouvé, si vous n’aviez pas soigné le vieux bougre que j’étais, si vous ne m’aviez pas nourri, moi, l’ennemi du passé, si vous ne m’aviez pas fait couler de l’eau dedans le gosier, je ne serais pas ici ce soir. 

Alors – foa ! – comme je vous dois ma sombre peau, je suppose que je devrais commencer par vous présenter mes excuses !

Je vous demande pardon, par avance, car ma palabre de cette nuit risque de ne pas vous plaire, oh non, non ! » 

Circonstances de lecture

Honnêtement, à la vue de cette couverture, n’avez-pas envie de vous y plonger ?

Impressions

Je viens de refermer les pages d’une histoire belle et émouvante, celle contée par Keb Gris-de-pierre, un simple berger, qui a vu toute sa vie et tous les êtres qui lui étaient chers disparaître sous la brume. J’ai écouté son histoire jusqu’au bout, respectant ainsi le cérémonial du bâton-oiseaux. Son histoire et celle de la guerrière Maramazoe, détentrice, peut-être, des clés permettant de dissoudre la brume.

Que ce voyage était beau ! Mon petit cœur a vibré avec ces deux êtres que tout semble opposer, et qui voient pour autant leur destin se lier l’un à l’autre. Dans ce roman vibrant de beautés et d’émotions, Stéphane Arnier nous livre un conte autour des regrets et des remords, des liens qui peuvent se tisser entre des peuples ennemis, du passé qui nous rattrape et auquel on se raccroche parfois un peu trop, du deuil et de son acceptation.

Allez, les yeux un brin embués, je vous passe à mon tour le bâton-oiseaux. L’attraperez-vous ?

Stéphane Arnier – La brume l’emportera – Février 2024 – Mnémos

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer