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Les premières phrases

« La veuve arrive un mercredi.

Maria s’en souvient, car c’est le jour du bain, or ses cheveux mettent une éternité à sécher, une fois lavés et peignés. Elle s’en souvient, car il fait chaud pour cette fin d’avril, et qu’avant que le carillon de l’église n’interrompe sa rêverie, elle est assise dans un rayon de soleil en bordure de la cour, en train de sucer un noyau de cerise (une des premières de la saison) et de tendre une mèche de ses cheveux à la lumière pour voir s’ils ont commencé à foncer ou s’ils sont encore humides, tout simplement.

De l’avis de sa mère, Maria se fait trop vaniteuse, alors même qu’elle la force à se coucher une fois par semaine avec de l’argile dans les cheveux dans l’espoir d’estomper leur éclat aveuglant. De ce qu’en sait Maria, le procédé est sans effet. Au contraire, même, sa crinière semble flamboyer toujours plus. »

Impressions

Après mon coup de cœur pour La vie invisible d’Addie Larue, mes attentes étaient hautes concernant le dernier roman de V.E. Schwab. Ce fut au final une bonne lecture, sans toutefois être un coup de cœur. Je m’attendais en effet à une revisite beaucoup plus originale de la figure du vampire et c’est ce manque d’originalité qui m’a un peu déçue. Il n’en demeure pas moins que V.E. Schwab propose une revisite féminine, féministe et lesbienne du mythe du vampire et, en cela, c’est une totale réussite.

Au menu : trois héroïnes marquantes que l’on suit alternativement, nous baladant entre l’Espagne de 1521, et les États-Unis de 2019, en passant par l’Italie ou encore l’Angleterre. Trois femmes qui vont tour à tour devenir des vampires et vivre leur nouvel état de manière plus ou moins différente. Comme dans La vie invisible d’Addie Larue, V.E. Schwab nous parle d’immortalité, du temps qui passe, de liberté, de féminisme, d’amour, et des souvenirs qu’on laisse derrière soi. L’ambiance du livre est envoûtante, oscillant entre ombre et lumière, entre scènes douces et scènes violentes. Qui de Maria, Charlotte ou Alice préférerez-vous ?

Quand nos os retourneront à la terre – V.E. Schwab- Juin 2025 – Lumen – Traduit de l’anglais (USA) par Mathilde Tamae-Bouhon et Ombeline Marchon – Couverture réalisée par Artem Chebokha