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D’après une histoire vraie – Delphine de Vigan

29 mardi Sep 2015

Posted by Aurélie in Romans français

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Critique de livre, D'après une histoire vraie, Delphine de Vigan, idées de lecture, JC Lattès, lecture, Livre, quoi lire, rentrée littéraire, roman

Delphine de Vigan - D'après une histoire vraieLes premières phrases

«  Quelques mois après la parution de mon dernier roman, j’ai cessé d’écrire. Pendant presque trois années, je n’ai pas écrit une ligne. Les expressions figées doivent parfois s’entendre au pied de la lettre : je n’ai pas écrit une lettre administrative, pas un carton de remerciement, pas une carte postale de vacances, pas une liste de courses. Rien qui demande un quelconque effort de rédaction, qui obéisse à quelque préoccupation de forme. Pas une ligne, pas un mot. La vue d’un bloc, d’un carnet, d’une fiche bristol me donnait mal au cœur.

Peu à peu, le geste lui-même est devenu occasionnel, hésitant, ne s’exécutait plus sans appréhension. Le simple fait de tenir un stylo m’est apparu de plus en plus difficile.

Plus tard, j’ai été prise de panique dès que j’ouvrais un document Word.

Je cherchais la bonne position, l’orientation optimale de l’écran, j’étirais mes jambes sous la table. Et puis je restais là, immobile, des heures durant, les yeux rivés sur l’écran.

Plus tard encore, mes mains se sont mises à trembler dès que je les approchais du clavier.

J’ai refusé sans distinction toutes les propositions qui m’ont été adressées : articles, nouvelles de l’été, préfaces et autres participations à des ouvrages collectifs. Le simple mot écrire dans une lettre ou un message suffisait à me nouer l’estomac.

Écrire, je ne pouvais plus.

Écrire, c’était non. »

Circonstances de lecture

Depuis No et Moi, je suis une lectrice inconditionnelle de Delphine de Vigan. J’ai donc acheté ce roman sans même savoir de quoi il parlait.

Impressions

Après l’énorme succès de son précédent roman Rien ne s’oppose à la nuit où Delphine de Vigan nous parlait de sa mère, voilà que l’écrivain se retrouve avec le syndrome de la page blanche. Pire, même, elle ne peut plus tenir un stylo ni écrire une liste de courses, encore moins dédicacer un livre à ses lecteurs assidus ! C’est dans cet état que Delphine rencontre L., une femme dont on ne connaîtra jamais le prénom ni le nom de famille. L. s’immisce dans la vie de Delphine, devient son amie, lui donne des conseils d’écriture, L. la prend sous son emprise, pour le meilleur… comme pour le pire. Mais qui est L.? Delphine de Vigan l’a-t-elle vraiment rencontrée – dans la vraie vie – ou est-ce une pure invention de son imagination ? Bref, D’après une histoire vraie est-il un livre de fiction ou raconte-t-il la réalité ? Et puis, un livre doit-il rester au plus près du réel, retranscrire la vérité, la vraie vie, ou au contraire raconter des histoires, transformer le réel, fuir la réalité ?

Tout au long du roman, on se pose cette question : les événements racontés sont-ils vraiment arrivés à Delphine de Vigan ? En distillant plein de détails véridiques sur sa vie personnelle (elle se met en scène, parle de son compagnon, François B., de ses enfants…), Delphine de Vigan bluffe le lecteur et le maintient ainsi dans le doute pour mieux l’embarquer dans son histoire (dans sa vie ?). J’ai particulièrement adoré la dernière partie du livre, dans la veine de « Misery » de Stephen King ! D’après une histoire vraie devient alors un véritable page turner. A lire !

Un passage parmi d’autres

 Un matin, alors que je m’apprêtais à quitter mon appartement, j’ai entendu la voix de Gilles Deleuze à la radio. Je reproduis ici les phrases que j’ai notées de mémoire, quelques secondes après la diffusion de cette courte archive sonore :

« Si tu ne saisis pas le petit grain de la folie chez quelqu’un, tu ne peux pas l’aimer. Si tu ne saisis pas son point de démence, tu passes à côté. Le point de démence de quelqu’un, c’est la source de son charme. »

J’ai aussitôt pensé à L.

J’ai pensé que L. avait perçu mon point de démence, et réciproquement.

Peut-être était-ce d’ailleurs cela, une rencontre, qu’elle soit amoureuse ou amicale, deux démences qui se reconnaissent et se captivent.

Delphine de Vigan – D’après une histoire vraie – 2015 (JC Lattès)

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No et moi – Delphine de Vigan

20 vendredi Jan 2012

Posted by Aurélie in Romans français

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Delphine de Vigan, Livre, No et moi

Les premières phrases

«  – Mademoiselle Bertignac, je ne vois pas votre nom sur la liste des exposés.

De loin Monsieur Marin m’observe, le sourcil levé, les mains posées sur son bureau. C’était compter sans son radar longue portée. J’espérais le sursis, c’est le flagrant délit. Vingt-cinq paires d’yeux tournées vers moi attendent ma réponse. « Le cerveau » pris en faute. Axelle Vernoux et Léa Germain pouffent en silence derrière leurs mains, une dizaine de bracelets tintent de plaisir à leurs poignets. Si je pouvais m’enfoncer cent kilomètres sous terre, du côté de la lithosphère, ça m’arrangerait un peu. J’ai horreur des exposés, j’ai horreur de prendre la parole devant la classe, une faille sismique s’est ouverte sous mes pieds, mais rien ne bouge, rien ne s’effondre, je préférerais m’évanouir là, tout de suite, foudroyée, je tomberais raide de ma petite hauteur, les Converse en éventail, les bras en croix, Monsieur Martin écrirait à la craie sur le tableau noir : ci-gît Lou Bertignac, meilleure élève de sa classe, asociale et muette.  »

Circonstances de lecture

Dévoré dès sa parution en 2007, ce livre, le 4ème de Delphine de Vigan, est l’un de mes plus gros coups de cœur.

Impressions

No et moi  raconte – mais qui n’a pas encore lu ce roman aujourd’hui ? – la rencontre entre une adolescente surdouée asociale et une jeune femme sans-abri, prénommée No. Une histoire d’amitié qui laisse forcément des traces. Et cette question qui court tout au long du livre : la petite Lou parviendra-t-elle à aider No ? Un roman comme il en sort peu.

Un passage parmi d’autres

 Je vois souvent ce qui se passe dans la tête des gens, c’est comme un jeu de pistes, un fil noir qu’il suffit de faire glisser entre ses doigts, fragile, un fil qui conduit à la vérité du Monde, celle qui ne sera jamais révélée. Mon père un jour il m’a dit que ça lui faisait peur, qu’il ne fallait pas jouer avec ça, qu’il fallait savoir baisser les yeux pour préserver son regard d’enfant. Mais moi les yeux je n’arrive pas à les fermer, ils sont grands ouverts et parfois je mets mes mains devant pour ne pas voir.

Le serveur revient, il pose les verres devant nous, No attrape le sien d’un geste impatient. Alors je découvre ses mains noires, ses ongles rongés jusqu’au sang, et les traces de griffures sur ses poignets. Ca me fait mail au ventre.

On boit comme ça, en silence, je cherche quelque chose à dire mais rien ne vient, je la regarde, elle a l’air si fatiguée, pas seulement à cause des cernes sous ses yeux, ni de ses cheveux emmêlés, retenus par un vieux chouchou, ni de ses vêtements défraîchis, il y a ce mot qui me vient à l’esprit, « abîmée », ce mot qui fait mal, je ne sais plus si elle était déjà comme ça, la première fois, peut-être n’avais-je pas remarqué, il me semble plutôt qu’en l’espace de quelques jours elle a changé, elle est plus pâle ou plus sale, et son regard plus difficile à attraper.

C’est elle qui parle en premier.

– T’habites dans le quartier?

– Non. A Filles du Calvaire. Près du Cirque d’Hiver. Et toi ?

Elle sourit. Elle ouvre ses mains devant elle, ses mains noires et vides, dans un geste d’impuissance qui veut dire : rien, nulle part, ici… ou je ne sais pas.

No et moi – Delphine de Vigan – 2007 (Editions Jean-Claude Lattès)

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