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Les premières phrases
« Edwin St. John St. Andrew, eighteen years old, hauling the weight of his double-sainted name across the Atlantic by steamship, eyes narrowed against the wind on the upper deck : he holds the railing with gloved hands, impatient for a glimpse of the unknown, trying to discern something – anything! – beyond sea and sky, but all he sees are shades of endless gray. He’s on his way to a different world. He’s more or less at the halfway point between England and Canada. « I have been sent into exile », he tells himself, and he knows he’s being melodramatic, but nonetheless there’s a ring of truth to it . »
Circonstances de lecture
Parce que ce titre m’intriguait et que j’avais adoré Station Eleven.
Impressions
Paru en 2022 en VO, La mer de la tranquillité est sorti fin août en France, aux éditions Rivages. Impossible de résumer ce livre sans trop en dévoiler… Sachez juste qu’Emily St. John Mandel revisite ici les thèmes du voyage dans le temps et des mondes parallèles. Chapitre après chapitre, elle nous fait voyager au fil des siècles, allant de 1912 à 2401, de la Terre aux colonies lunaires, à travers le destin de personnes sans lien apparent les unes avec les autres : un fils de la bonne société anglaise exilé au Canada, une écrivaine en pleine tournée promotionnelle alors qu’une pandémie approche, un jeune homme désireux de travailler pour l’institut du temps…
À travers sa plume onirique, l’autrice délivre un texte mélancolique de toute beauté, maîtrisé de bout en bout.
On retrouve ici des personnages de son précédent roman, L’Hôtel de verre (Rivages Noirs). Vous pouvez d’ailleurs lire les deux indépendamment. J’ai lu L’Hôtel de verre juste après, et cela n’a pas du tout gêné ma lecture de La mer de la tranquillité. L’Hôtel de verre nous fait suivre le destin de plusieurs personnes, notamment Vincent et son frère Paul, deux êtres paumés dont la vie va être chamboulée notamment par un mystérieux graffiti, « Et si vous avaliez du verre brisé« , apparu sur la paroi vitrée du hall de l’hôtel Caiette dans lequel ils travaillent. Et l’arrivée de Jonathan Alkaitis, un milliardaire, double romanesque de Bernard Madoff. Un vrai puzzle que ce livre inclassable, un texte mélancolique, un roman social, saupoudré d’un soupçon de fantastique. Emily St John Mandel dresse une critique du milieu financier et de la société contemporaine, tout en parlant de réalités alternatives (la contre-vie), de fantômes, et de culpabilité. Une grande autrice.
Emily St. John Mandel – Sea of tranquility (La mer de la tranquillité) – Août 2023 – Rivages



