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Cloud Atlas – David Mitchell

24 vendredi Oct 2014

Posted by Aurélie in Romans étrangers, SF

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Cartographie des nuages, Cloud Atlas, Critique de livre, David Mitchell, Editions de l'Olivier, Points, roman

Les premières phrasesDavid Mitchell - Cloud Atlas

«  Derrière le hameau indien, sur un rivage délaissé, je découvris une piste d’empreintes encore fraîches. Passé le varech en décomposition, les noix de coco de mer et les bambous, ces traces me conduisirent à leur auteur, un Blanc, pantalon et queue-de-pie retroussés, chapka démesurée et barbe bien taillée, tant affairé à creuser et fouiller le sable cendreux à la petite cuillère qu’il remarqua ma présence seulement lorsque, arrivé à vingt pas de lui, je l’eus hélé. Ainsi fis-je la connaissance du Dr Henry Goose, chirurgien de l’aristocratie londonienne. Sa nationalité ne me surprit guère. S’il est un nid d’aigle à l’abandon ou un îlot lointain exempt d’Anglais, il ne figure sur aucune carte qu’il m’ait été permis de consulter. »

Circonstances de lecture

J’avais très envie de lire ce livre après avoir vu son adaptation au cinéma en 2013.

Impressions

Sommes-nous tous liés à travers les siècles ? C’est à cette question complexe que David Mitchell tente de répondre dans son roman « Cloud Atlas ». Chaque chapitre nous plonge dans le quotidien de personnes aussi différentes qu’un notaire découvrant les aborigènes au 19ème siècle, un jeune compositeur déshérité, une journaliste essayant de révéler un complot nucléaire, un vieil éditeur enfermé malgré lui dans une maison de retraite, ou encore un clone révolutionnaire dans un futur imprécis. Leurs points communs : une tache de naissance en forme de comète et un morceau de musique résonnant à travers le temps. Chaque chapitre possède un style propre à chaque personnage. Pas facile de lire ceux sur Zachry, vivant dans un futur où une grande partie du langage, des connaissances et de la culture a été perdue ! Bluffant.

Pour une fois, je ne suis pas déçue par l’adaptation qui en a été faite au cinéma par les Wachowski. Le livre à peine refermé, je n’ai plus qu’une envie : regarder de nouveau le film.

Un passage parmi d’autres

 Trois ou quatre fois seulement dans ma jeunesse, j’ai entrevu les îles de la Joie avant que les brouillards, dépressions, fronts froids, vents mauvais et courants contraires ne les emportent… Croyant qu’il s’agissait des terres de l’âge adulte, je pensais les revoir au cours de mon périple ; aussi ne pris-je la peine d’en enregistrer ni la latitude, ni la longitude, ni la voie d’approche. Jeune et fieffé crétin. Que ne donnerais-je aujourd’hui pour obtenir une carte définitive d’un immuable ineffable ? Posséder, si pareille chose existait, une cartographie des nuages.

David Mitchell – Cloud Atlas – 2007 (Points)

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Au lieu-dit Noir-Etang… – Thomas H. Cook

27 dimanche Avr 2014

Posted by Aurélie in Policiers / Thrillers, Romans étrangers

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Au lieu-dit Noir-Etang, Critique de livre, Points, roman, Thomas H. Cook

Thomas H. Cook - Au lieu-dit Noir-Etang...Les premières phrases

«  Mon père avait une phrase préférée. Il l’avait empruntée à Milton, et aimait la citer aux garçons de Chatham School. Planté devant eux le jour de la rentrée des classes, les mains bien enfoncées dans les poches de son pantalon, il ménageait un silence, leur faisant face, l’air grave. « Prenez garde à vos actes, déclamait-il alors, car le mal contre lui-même se retourne. » Il ne pouvait imaginer à quel point la suite des événements le contredirait, ni à quel point j’en aurais éminemment conscience.

Parfois, en ces tristes journées d’hiver si fréquentes en Nouvelle-Angleterre où le vent malmène autant les arbres que les arbustes, où la pluie tambourine contre les toits et les vitres, je me sens de nouveau happé par l’univers de mon père, par ma jeunesse, par la petite ville qu’il aimait tant et où je vis toujours. Je regarde par la fenêtre de mon bureau et je revois la grand-rue de Chatham telle qu’elle était alors : une poignée de petits commerces, un cortège fantomatique d’automobiles aux phares montés sur des pare-chocs inclinés. Dans mon esprit, les morts retrouvent la vie, reprennent leur enveloppe charnelle. Je vois Mme Albertson livrer son panier de palourdes au marché Kessler, M. Lawrence faire des embardées avec le scooter des neiges qu’il a construit de ses propres mains, des skis à l’avant, deux parties des chenilles d’un tank de la Première Guerre mondiale à l’arrière, le tout accroché au châssis cabossé d’un vieux roadster. En passant, il me fait signe, agitant sa main gantée dans l’air intemporel.

Me présentant une nouvelle fois sur le seuil de mon passé, je retrouve mes quinze ans, tous mes cheveux et une peau dépourvue de taches de vieillesse, le ciel loin de moi et l’enfer de mes préoccupations. Je pressens même que, par essence, la vie a du bon.

Puis, de but en blanc, je repense à elle. Pas à la jeune femme que j’ai connue il y a si longtemps, mais à la petite fille qui contemple au loin la mer d’un bleu étincelant, son père, à côté d’elle, lui disant ce que tous les pères disent depuis toujours à leurs enfants : que l’avenir leur tend les bras, que c’est un pré d’herbe tendre qui n’abrite aucune sombre forêt. Je la revois dans son cottage, ce jour-là, je réentends sa voix, ses paroles tintent encore à mon oreille, distantes clochettes, porteuses de la foi qu’elle eut brièvement en la vie. »

Circonstances de lecture

Une brusque envie de découvrir ce qui se cache derrière la couverture de ce roman noir…

Impressions

« Au lieu-dit Noir-Etang… » est à la fois un roman d’amour et un roman policier, noir et prenant. Vieux à présent, Henry se rappelle l’année de ses 15 ans, en 1926. Et la fascination qu’il porte à Mlle Channing, le nouveau professeur de dessin de Chatham School, l’école que dirige son père. Du haut de ses 15 ans, il observe les liens qui se nouent entre cette jeune femme à l’esprit libre et un autre professeur, marié et père de famille. L’histoire dont il est témoin le fascine. L’atmosphère du roman est oppressant, à l’image de ce lieu, Noir-Etang, séparant la maison des deux professeurs.

Un passage parmi d’autres

 – Et vous ? Qu’avez-vous fait pendant mon absence ?

– Je suis restée ici. J’ai lu, la plupart du temps.

M. Reed prit une courte inspiration.

– Dites-moi, Elizabeth… vous arrive-t-il parfois de penser que vous vivez uniquement dans votre tête ?

Elle haussa les épaules.

– Serait-ce un si mauvais endroit ? répliqua-t-elle.

M. Reed sourit, l’air grave.

– Tout dépend de la tête de qui, je suppose.

– Oui, c’est sûr, dit Mlle Channing.

Il y eut un bref temps mort avant que M. Reed n’ajoute :

– Le bateau sera achevé pour l’été.

Mlle Channing, sans rien dire, porta sa tasse à ses lèvres en regardant M. Reed dans les yeux.

– Ensuite, reprit-il, il sera possible…

Il se tut, comme pour se rappeler à la prudence et ne pas parler sans réfléchir, mais poursuivit :

– … possible d’aller n’importe où, je suppose.

Mlle Channing plaça sa tasse sur ses genoux.

– Où aimeriez-vous aller, Leland ?

M. Reed la regardait attentivement.

– Dans les endroits où vous êtes déjà allée, je suppose.

Ils se regardèrent un bref instant en silence, mais avec une telle intensité et une telle attirance que la petite distance qui les séparait semblait plus qu’ils ne pouvaient supporter. Ce fut en cet instant que je mesurai pour la première fois la profondeur de ce qu’ils en étaient venus à éprouver l’un pour l’autre.

Au lieu-dit Noir-Etang… – Thomas H. Cook (Points Roman noir)

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