Étiquettes
Bernardine Evaristo, Blacklivesmatter, Critique de livre, Girl woman other, Hamish Hamilton, idées de lecture, lecture, Livre, quoi lire, roman
Les premières phrases
« Amma
is walking along the promenade of the waterway that bisects her city, a few early morning barges cruise slowly by
to her left is the nautical-themed footbridge with its deck-like walkway and sailing mast pylons
to her right is the bend in the river as it heads east past Waterloo Bridge towards the dome of St Paul’s
she feels the sun begin to rise, the air still breezy before the city clogs up with heat and fumes
a violonist plays something suitably uplifting further along the promenade
Amma’s play, « The Last Amazon of Dahomey », opens at the National tonight »
Circonstances de lecture
Parce que j’avais très envie de découvrir cette auteur, gagnante du Booker Prize 2019.
Impressions
Bernardine Evaristo dresse ici douze portraits de femmes britanniques, la plupart noires, sur plusieurs décennies. Le livre se découpe en quatre parties, chacune regroupant trois portraits de femmes étroitement liées l’une à l’autre, qu’elles soient mères et filles, amies, amantes, professeure et élève… Reste qu’au final, toutes ces femmes vont finir par se croiser à un moment de leur vie, jusqu’à un épilogue plein d’émotions, qui vous fera sans doute verser une petite larme.
En parlant ainsi de douze femmes ayant vécu du début du 20ème siècle à nos jours, Bernardine Evaristo, d’origine anglo-nigérianne, montre ainsi l’évolution de la société britannique, mais aussi ses paradoxes, et la place qu’y occupent les femmes noires, qu’elles soient hétéros, homos, trans, féministes, artistes, institutrices, femmes au foyer, banquières, femmes de ménage ou encore étudiantes… Comment ont-elles fait (et font-elles encore) pour se forger une identité dans une société dominée par les blancs et par les hommes ? Telle est la principale question soulevée par ce livre polyphonique, écrit quasiment sans la moindre ponctuation, à la manière d’un poème en prose. Étonnamment, ce style ne m’a pas du tout gênée. Et j’ai été très vite portée par ces portraits de femmes si différentes les unes des autres et si semblables au final.
Un très beau roman à mettre entre toutes les mains, pour aider chacun et chacune à trouver sa place dans la vie et la force d’être soi-même, peu importe ses origines sociales, sa couleur de peau et ses préférences sexuelles.
Ce livre sera publié en français en septembre, par les éditions Globe.
Bernardine Evaristo – Girl, Woman, Other – Mai 2019 (Hamish Hamilton)