Étiquettes

, , , , , , , , , , ,

Les premières phrases

«  On raconte qu’un petit garçon de onze ans marchait tout nu près des Halles à six heures trente ce matin. Des marques de contusions sur son corps laissaient redouter des étreintes criminelles. Il prétendait avoir dévoré froidement sa mère, et toussait et crachait des gerbes de cheveux peroxydés, que l’enquête révéla comme ceux de l’éditorialiste et maître de conférence Françoise Vagran. Un événement d’une plus grande ampleur occulta toutefois ce fait divers insolite : une centaine d’insurgés des départements nord de Paris, armés de fusils d’assaut, avaient tenté la veille de forcer le blocus militaire qui lui était imposé depuis juin dernier, inaugurant la première guerre civile en France au vingt-et-unième siècle. »

Circonstances de lecture

Parce que je connais cet auteur.

Impressions

Après sa nouvelle « Les Maudits du Bajaur », Jonathan Itier signe ici son premier recueil de nouvelles aux éditions Persée. « Cultes » rassemble trois histoires tirées au cordeau, imprégnées chacune d’une atmosphère qui lui est propre.

La première, « Météorite », flirte du côté du fantastique, en revisitant le mythe du loup garou, un peu à la manière du « Galeux » de Stephen Graham Jones. Ici, on s’éloigne de la vision idéaliste généralement véhiculée dans les romans et les films pour montrer la violence et la souffrance de la métamorphose, le tout arrosé d’une bonne dose d’hémoglobine et d’humour, et d’une forte critique sociale.

On retrouve cette même critique de la société, et notamment des classes sociales, dans sa deuxième nouvelle, « Un domestique ». Ici, Jonathan Itier raconte comment un domestique en est arrivé à tuer la famille qu’il servait depuis des années, sur fond d’ésotérisme et de messes noires.

Changement de ton avec sa troisième nouvelle « La passion de Miguel Ortiz » où je me suis surprise à comparer son style à celui de Gabriel Garcia Marquez (excusez du peu…). L’Espagne Franquiste réunit trois protagonistes autour d’une histoire d’amour tragique, faisant se croiser un prêtre, un fils de contre-révolutionnaires et une prostituée.

J’ai dévoré ce recueil de nouvelles dont j’ai particulièrement apprécié la noirceur des histoires et de l’humour, et ne peux que vous en recommander la lecture. Jonathan Itier sait transporter son lecteur sur des chemins inattendus, suscitant frissons, questionnements et réflexions. On en redemande !

Jonathan Itier – Cultes – Juin 2020 (Éditions Persée)

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer