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Anne Fakhouri - Trois battements, un silenceLes premières phrases

«  C’est rare qu’un flic grimpe jusqu’à la maison, mais en général, quand il s’est tapé les dix minutes de pleine montée sur un chemin jailli de la roche dans sa bagnole crachotante, il en veut pour sa peine.

Marco décoince le mégot éteint qu’il a à la bouche et passe une main grasse de cambouis dans ses cheveux non moins gras. S’il cherche du mauvais garçon, il va en trouver. Le James Dean du pauvre, en plus brun, devant une vieille DS au capot ouvert, parce qu’on est en France, bordel…  » 

Circonstances de lecture

Parce que c’est le dernier roman d’Anne Fakhouri, décédée en fin d’année dernière.

Impressions

Dans la famille Delusi, les hommes haïssent les femmes depuis des générations. Les enfants, on les élève sans elles. Cet héritage, Marco le porte en lui sans en comprendre la raison. D’où vient donc cette haine envers les femmes ? D’où vient donc cette malédiction familiale ? Élevé dans une famille de marginaux, Marco a tout de l’être asocial, aigri, vivant en marge, loin de ses congénères, d’autant que son fils lui a été enlevé et que la colère gronde en lui. Des coups, il en a subis, et pas qu’un peu. Il ne faudrait pas grand chose pour le pousser à bout ou l’enfoncer un peu plus encore dans la misère. Les autres, il ne les comprend pas, lui qui a un cœur qui ne bat pas au même rythme qu’eux. Reste que pour briser cette malédiction et récupérer son fils, il lui en faudra trouver l’origine, et remonter le cours du temps, au risque de se perdre dans cet autre monde caché au fond de la forêt, un monde d’ombre et de lumière où se terrent les fées et autres créatures fantastiques et où certains se plaisent à danser pour braver les dangers.

« Trois battements, un silence » n’est pas sans me rappeler les meilleurs romans de Neil Gaiman, imbriquant avec brio réalité, contes, mythologie et fantastique, mais aussi la patte sociale de Stephen Graham Jones dans son formidable « Galeux ». Si le début du roman d’Anne Fakhouri commence en prenant son temps, le rythme s’accélère de plus en plus, jusqu’à un final de toute beauté. On se prend alors des vagues d’émotions en plein visage et on se dit qu’on n’est pas prêt d’oublier Marco, l’oncle Ray, Orphée ou encore Mélusine… Mais chut, je vous laisse découvrir cette histoire faite de violence et de féérie, où le cœur bat au rythme de la musique et de nos pas de danse. Et où le verbe crache tout ce qu’il y a de merdique et de beau en ce monde.

Anne Fakhouri – Trois battements, un silence – Avril 2023 – Argyll

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