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Les premières phrases
« Ne dis pas que tu écris de l’horreur. Voilà le conseil qu’on m’a donné, peu avant la sortie de mon roman Widjigo, en fin d’année 2021.
Personne n’écrit d’horreur en France. D’ailleurs l’horreur, c’est mal écrit. C’est racoleur. Ça ne se vend pas. C’est commercial. Ce n’est pas une littérature de femmes. Hormis pour quelques auteurs, en général en traduction, sortis par la grâce de la critique et des jeux d’éditions en littérature générale, l’horreur aujourd’hui est encore repoussée aux marges du monde, dans ces zones floues et troubles, quasi ignorées, presque invisibles, où sur les cartes anciennes siégeaient l’interdit et les monstres…
Et pourtant… » (préface d’Estelle Faye)
Circonstances de lecture
Parce que cette anthologie horrifique publiée par les éditions Goater me tentait beaucoup.
Impressions
Redonner une visibilité au genre horrifique, au gothique et au fantastique, voilà l’ambition de ce recueil de nouvelles publié par les éditions Goater, à travers la plume de dix autrices françaises (Estelle Faye, Aurélie Wellenstein, Morgane Caussarieu, Micky Papoz, Lizzie Felton, Louise Le Bars, Floriane Soulas, Barbara Cordier, Cécile Guillot, Morgane Stankiewiez). Mission brillamment accomplie ! J’ai littéralement dévoré cette anthologie qui dépeint toute la richesse de ce genre mal vu en France.
Mes préférées : « Âmes sœurs » de Louise Le Bars (une plume superbe, onirique, une histoire très originale sur l’âme et les émotions) ; « Planète 9 » de Floriane Soulas (un huis-clos dans l’espace qui fait bien flipper) ; « Tu aimes les enfants » de Morgane Stankiewiez (la nouvelle la plus malaisante de ce recueil, la plus efficace aussi dans la description du monstre humain).
Je conseille cette anthologie aussi bien aux amoureux du fantastique qu’aux néophytes, tant les textes sont abordables par tous (avec un trigger warning pour « Tu aimes les enfants », mais on s’en doute dès le titre). Pour ma part, ce recueil est une pépite que je me plairai à relire. Seul bémol : j’attendais un peu plus de frissons et d’horreur. Je croise les doigts pour qu’un deuxième volume soit publié, avec des textes plongeant le lecteur encore un peu plus dans l’horreur.
À noter : la superbe illustration de couverture, signée Anouck Faure.
Nous parlons depuis les ténèbres – Mai 2023 – Goater