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Les premières phrases
« Les vieilles l’avaient dit, elles qui voyaient tout : une vie qui commençait comme ça, ça ne pouvait rien donner de bon.
Les vieilles ignoraient alors à quel point elles avaient raison, et ce que cette petite existence qui s’était mise à pousser là où on n’en voulait pas connaîtrait de malheur et de désastre. Bien au-delà d’elle-même : ce serait le monde qui chavirerait. Mais cela, personne ne le savait encore.
A cet instant, c’était impossible à deviner. »
Circonstances de lecture
Parce que c’est Sandrine Collette et que j’adore le post-apo.
Impressions
« Et toujours les Forêts » se lit le souffle court, les yeux écarquillés, un peu éberlué. Car Sandrine Collette raconte la fin du monde. Un grand souffle brûlant et puis plus rien, que des cendres, des ruines et des cadavres. Mais Corentin, vivant, marchant de la ville au village, là où, peut-être, son arrière-grand-mère aura survécu, à la lisière des Forêts. La seule personne qui l’ait jamais vraiment aimé.
Quelle lecture ! Quelle voix que celle de Sandrine Collette, qui rend ici hommage à la vie qui s’accroche malgré tout, quand tout est mort autour. (Mais, au fond, à quoi bon, et dans quelles conditions…) Un livre qui fait aussi réfléchir sur l’incapacité des hommes à agir lorsqu’il est encore temps (on fera quelque chose, un jour, contre le réchauffement climatique ?).
Un roman magnifique et effroyable tout à la fois, sur la nature humaine, la solitude et une possible renaissance. Avec un clin d’œil hommage à « La Route » de Cormac McCarthy.
Sandrine Collette – Et toujours les Forêts – janvier 2020 (JC Lattès)