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Archives de Tag: Jo Walton

Ou ce que vous voudrez – Jo Walton

18 dimanche Sep 2022

Posted by Aurélie in Romans étrangers, SF

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Denoël, Jo Walton, lecture, Livres, Or what you will, Ou ce que vous voudrez, quoi lire, roman, SF

Jo Walton - Ou ce que vous voudrezLes premières phrases

«  Elle ne veut pas que je raconte ses histoires. Elle dit qu’à force, ça les rendrait monotones. En fait, elle en a ras le bol de mes astuces et de mon savoir-faire ; je l’ai beaucoup inspirée, mais elle en a fini avec moi. Me voici donc piégé dans cette caverne d’os, dans ce crâne vide, ce point de vue étroit et limité qui est tout ce qu’elle me permet, un peu comme l’unique rayon d’une lanterne presque entièrement voilée. C’est elle qui a le pouvoir. Mais parfois, elle a besoin de moi. Et donc, parfois, je sors. »

Circonstances de lecture

Parce que j’adore Jo Walton.

Impressions

A 73 ans, Sylvia Harrison, une autrice à succès, sait que ses jours lui sont comptés. Elle décide de passer quelques semaines à Florence, ville de la Renaissance par excellence, dont elle s’est inspirée pour créer Thalia, la cité imaginaire dans laquelle se déroule la plupart de ses romans. Mais quand elle mourra, qu’adviendra-t-il de celui qui lui parle dans sa tête, celui qui a endossé de multiples rôles pour elle, du dragon au dieu, en passant par le voleur ? Cet « homme » de l’ombre (muse, ami imaginaire ?) s’adresse à nous, lecteurs et lectrices, avec un objectif : survivre à la mort de Sylvia. 

Ce roman offre une belle réflexion sur l’inspiration, la création, et la frontière entre réalité et fiction. C’est aussi une ode à l’art, à la Renaissance, à la gastronomie italienne, ainsi qu’aux livres. Si Ou ce que vous voudrez ne m’a pas autant transporté que Morwenna et Mes vrais enfants, j’ai tout de même beaucoup aimé cette lecture. Jo Walton possède une si belle plume !

Jo Walton – Ou ce que vous voudrez – Denoël – Septembre 2022

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La Trilogie du Subtil Changement – Jo Walton

28 samedi Avr 2018

Posted by Aurélie in Policiers / Thrillers, Romans étrangers, SF

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Critique de livre, Hamlet au Paradis, idées de lecture, Jo Walton, La trilogie du subtil changement, Le cercle de Farthing, lecture, Livre, quoi lire, roman, SF, uchronie, Une demi-couronne

Les premières phrases

«  Tout a commencé quand David est revenu du parc dans une fureur noire. Nous séjournions à Farthing à l’occasion d’un des épouvantables raouts politiques de Mère. Si nous avions trouvé un moyen de nous y dérober, nous serions allés n’importe où ailleurs, mais Mère n’avait rien voulu entendre et nous étions donc là, lui en jaquette et moi en petite robe Chanel beige, dans mon ancienne chambre de jeune fille à laquelle j’avais été si soulagée de dire adieu quand j’avais épousé David.  »

Circonstances de lecture

Parce que je suis fan de Jo Walton.

Impressions

J’adore Jo Walton ! Et je dois dire encore une fois que j’ai  dévoré sa trilogie du « Subtil changement ». Elle se situe entre uchronie et roman policier, et part du postulat de départ suivant : et si l’Angleterre avait signé un pacte avec l’Allemagne nazie d’Hitler ? Quel serait alors le visage de l’Empire britannique ? Ces trois romans (Le Cercle de Farthing, Hamlet au Paradis, et Une demi-couronne) sont passionnants. Ils sauront combler aussi bien les passionnés de SF que les amoureux de polar « so british ». Je les recommande vivement !

Un passage parmi d’autres

 « Le vrai problème, c’est que la plupart des gens sont parfaitement satisfaits de la situation telle qu’elle est, ou bien alors trop effrayés pour se révolter. Parfois, je me dis qu’il nous faudrait un gouvernement encore pire qui obligerait nos concitoyens à se secouer .

– Et que se passerait-il s’ils se secouaient enfin sous ce nouveau gouvernement ? demanda Abby. Ils ne pourraient plus agir, ce serait trop tard. On peut rendre les gens plus courageux, plus lucides, on peut leur ouvrir les yeux. Je le fais avec mes élèves. Mais je le fais au cas par cas. Et c’est un travail difficile qui prend des années. Comment procéder,  pour tout un pays ? Pour que la population entière s’intéresse à ce que son gouvernement fait en son nom, au lieu de l’ignorer ? Puis pour qu’elle le rejette au lieu de lui trouver des excuses? Le jour où notre peuple prendra enfin conscience de ce qu’il subit, il faudra qu’il ait le pouvoir de rejeter ses dirigeants. Aujourd’hui, l’inertie et les institutions peuvent encore le permettre. Mais si nous les malmenons comme elles ont été malmenées en Allemagne, si nous cautionnons un roi de droit divin, quelles seraient les conséquences d’un réveil de la population ? Ce serait un massacre, forcément, comme ce qui s’est produit il y a deux ans à Vienne… ».

 

Jo Walton – La trilogie du Subtil Changement (Folio SF)

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Les Griffes et les Crocs – Jo Walton

11 samedi Nov 2017

Posted by Aurélie in Fantasy, Romans étrangers

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Critique de livre, Denoël, Fantasy, idées de lecture, Jo Walton, lecture, Les Griffes et les Crocs, Livre, quoi lire, roman

Les premières phrases

«  Bon Agornin se tortilla sur son lit de mort en battant des ailes comme pour s’envoler vers sa nouvelle vie. Les médecins étaient partis, résignés, et même ses filles avaient cessé de lui répéter qu’il irait bientôt mieux. Dans sa grande caverne pleine de courants d’air, il posa la tête sur son maigre tas d’or, tenta de rester immobile, inspira avec difficulté. Il lui restait peu de temps à vivre; peu de temps pour laisser sa marque sur ce qui allait se passer ensuite. Une heure, peut-être moins. Bientôt, la souffrance physique prendrait fin ; mais tant de regrets le taraudaient encore…

Il gémit et remua un peu. Pour connaître une renaissance heureuse, il devait quitter le monde l’esprit tranquille et le cœur pur, lui avait enseigné l’Église. Considérer avec bienveillance tous les événements de sa vie lui permettrait d’atteindre une certaine forme de sérénité. Une tâche ardue, pour laquelle les ailes et le feu ne lui seraient plus d’aucun secours.  »

Circonstances de lecture

Parce que j’aime beaucoup Jo Walton !

Impressions

Jo Walton fait désormais partie de mes auteurs préférés. Après « Morwenna » et « Mes Vrais Enfants« , j’ai dévoré « Les Griffes et les Crocs » (publié en anglais en 2003, et lauréat du World Fantasy Award en 2004). Ici, elle nous plonge au sein d’une histoire de dragons de la bonne société. C’est un peu comme si on retrouvait l’univers d’Orgueil et Préjugés au pays des dragons ! Étonnant, mais ça marche !

Le doyen de la famille Agornin se meurt, et suite à sa mort c’est tout l’avenir de ses enfants qui est remis en cause. A commencer par l’avenir de ses deux filles cadettes, pas encore mariées. Or, comme l’indique Jo Walton, « la dignité n’a aucune valeur sur le marché du mariage ». On se prend d’affection pour cette famille de dragons aux drôles de mœurs : ils dévorent tout de même le cadavre de leurs morts… tout en se coiffant de beaux chapeaux pour se montrer en société. Le nombre de demandes en mariage et de coups bas est incalculable. D’ailleurs un des chapitres se nomme « La narratrice reconnaît qu’elle a perdu le compte des confessions et des demandes en mariage ». Jo Walton a de l’humour, vous l’aurez compris. « Les Griffes et les Crocs » se lit le sourire aux lèvres comme un bon livre de fantasy à l’époque victorienne, mais aussi comme une très bonne satire de cette époque. Car Jo Walton n’en oublie pas pour autant de transmettre des messages sur la condition des femmes, la religion, la position sociale, la servitude et l’ambition. Car comme chez les humains, la société des dragons a bien des travers…

Un passage parmi d’autres

 – Je n’ai pas honte de mon père !

Tout le monde se tourna vers Selendra, qui s’était exprimée avec force. Penn, qui discutait avec la Bienheure à l’autre bout de la pièce, fit un pas dans leur direction.

« Je n’ai pas dit que deviez en avoir honte, reprit l’Exalte d’un ton apaisant.

– Non, vous m’avez dit que je ne devais jamais parler de lui en société ! » Les yeux violets de Selendra tourbillonnaient, à présent. Elle était furieuse. « J’aime mon père, et je suis fière de lui! »

Penn s’approcha. « Selendra », dit-il d’un ton sévère. La Bienheure semblait hébétée. Felin était si embarrassée qu’elle montrait les dents. Dans l’autre pièce, les serviteurs s’étaient figés et observaient sans s’en cacher cette tragédie inattendue.

Gelener tenta d’échanger un regard consterné avec Sher, mais lui aussi semblait furieux. « Elle a raison, mère », affirma-t-il.

Selendra se tourna vers lui, heureuse de trouver auprès de son nouvel ami un soutien qu’elle n’espérait pas.

« Bon était un dragon formidable, insista-t-il.

– Personne ne dit le contraire, répliqua l’Exalte, glaciale. Selendra n’a pas compris le sens de ma remarque. »

La dragonnelle savait que tout le monde la regardait. Elle savait qu’elle allait devoir présenter des excuses à l’Exalte si elle voulait sauver la soirée, mais elle refusait de le faire d’une voix tremblante. On l’avait mise dans une situation détestable. Elle avait parfaitement compris les sous-entendus de l’Exalte. Elle n’avait qu’une envie : qu’on la laisse aller pleurer dans son coin. « Si j’ai mal compris vos propos, j’en suis désolée, chuchota-t-elle, très raide, après un silence bien trop long.

– Ce n’est pas grave, ma chère », murmura l’Exalte. Elle lui pressa le bras, puis traversa la pièce pour échanger quelques mots avec la Bienheure.

 

Jo Walton – Les Griffes et les Crocs – août 2017 (Denoël)

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Mes Vrais Enfants – Jo Walton

14 jeudi Sep 2017

Posted by Aurélie in Romans étrangers, SF

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Critique de livre, Denoël, idées de lecture, Jo Walton, lecture, Livre, Lunes d'Encre, Mes vrais enfants, quoi lire, roman, uchronie

Les premières phrases

«  Aujourd’hui : confuse, lut-elle sur sa feuille de soins. Confuse, moins confuse, vraiment confuse… « Vraiment confuse » : deux mots que les infirmières notaient souvent, en abrégeant : VC. Ça la faisait sourire. « VC » comme « Victoria Cross », la plus haute distinction du pays. Son nom figurait aussi sur la feuille – enfin, son prénom, seulement : Patricia. Comme si en vieillissant elle était redevenue une enfant, comme s’il fallait la priver de toute dignité en la dépouillant à la fois de son patronyme et de son diminutif préféré. Cette feuille de soins, on aurait dit un bulletin scolaire, avec ses petites cases et ses catégories bien définies qui ne permettaient pas d’exprimer la complexité de chaque situation. « Mauvaise prononciation. » « Manque de concentration. » « Aujourd’hui : confuse. » Des termes froids, distants, sans aucune compassion. »

Circonstances de lecture

Parce que j’avais adoré « Morwenna » du même auteur.

Impressions

Comment décrire ce livre, à la frontière de la littérature classique et de l’uchronie ? Que vous aimiez la SF ou non, ce livre vous plaira, tant les thèmes abordés parlent à tous. Féminisme, homosexualité, pacifisme, altruisme, fin de vie… Ce livre est profondément intéressant et bouleversant.

On y suit Patricia, vieille dame à la mémoire défaillante terminant sa vie en 2015 dans une maison de retraite, qui ne sait plus bien quelle vie elle a menée à partir du moment où un homme la demande en mariage. A-t-elle accepté ou l’a-t-elle éconduit ? De ce choix découlent deux chemins de vie : l’un où Patricia est une femme mariée terriblement malheureuse, l’autre où elle vit le grand amour avec Bee, une femme chercheuse. Dans chacune de ces vies, l’Histoire avec un grand « H » se modifie alors également drastiquement.

Jo Walton nous donne ici à réfléchir sur des thèmes hautement actuels et sensibles. Un roman bouleversant. On n’en ressort pas indemne…

Un passage parmi d’autres

 Elle avait étudié à Oxford. Ses souvenirs de cette époque n’étaient ni dédoublés ni confus. Elle avait appris le vieil anglais avec Tolkien. Elle se rappelait l’avoir entendu déclamer Beowulf à neuf heures, un lundi matin ; il était entré dans la pièce, avait posé son livre avec un grand bang et s’était tourné vers eux : « Hwaet ! » Il n’était pas encore célèbre, à l’époque. C’était bien longtemps avant Le Seigneur des anneaux et tout ce qui allait s’ensuivre. Depuis, quand elle racontait aux gens qu’elle l’avait connu, tout le monde s’extasiait. On ne sait jamais à l’avance qui va devenir célèbre. Et à Oxford, comme l’avait écrit Margaret Drabble, tout le monde pouvait s’imaginer le devenir un jour.

Jo Walton – Mes Vrais Enfants – janvier 2017 (Denoël – Lunes d’Encre)

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Un livre, une phrase… ou deux !

21 samedi Mar 2015

Posted by Aurélie in Citations

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citations, Jo Walton, Morwenna

« Morwenna » de Jo Walton… Des citations inspirantes et tellement vraies… Ce livre est une ode à la lecture et à la magie des livres.  Citation Jo Walton - Morwenna 1 Citation Jo Walton - Morwenna 2

 

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Morwenna – Jo Walton

21 samedi Mar 2015

Posted by Aurélie in Fantasy, Romans étrangers, SF

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Critique de livre, Denoël, Jo Walton, Morwenna, roman

Jo Walton - MorwennaLes premières phrases

«  L’usine Phurnacite d’Abercwmboi avait tué tous les arbres à des kilomètres à la ronde. Nous avions mesuré avec le compteur de la voiture. On l’aurait dit sortie des profondeurs de l’enfer, sombre et menaçante, avec ses cheminées cracheuses de flammes se reflétant dans une mare noire qui tuait tout animal qui se risquait à y boire. La puanteur était indescriptible. Nous remontions les vitres de la voiture au maximum quand nous devions passer par là et essayions de ne pas respirer, mais Grampar disait que personne ne pouvait retenir sa respiration si longtemps, et il avait raison. Dans cette odeur se mêlaient le souffre, produit de l’enfer, comme chacun sait, et bien pire, des métaux innommables surchauffés et de l’œuf pourri.

Ma sœur et moi appelions cet endroit Mordor, et nous n’y étions encore jamais allées seules. Nous avions dix ans et étions donc de grandes filles, mais, dès que nous avons commencé à la regarder, à notre descente du bus, nous nous sommes donné la main.

C’était le soir et, plus nous approchions, plus elle se dressait noire et terrifiante. Six de ses cheminées étaient éclairées ; quatre crachaient une fumée délétère.

« Certainement une ruse de l’Ennemi », ai-je murmuré.

Mor n’avait pas envie de jouer. « Tu crois vraiment que ça va marcher?

– Les fées en sont sûres, ai-je répondu de mon ton le plus rassurant.

– Je sais, mais par moments je me demande ce qu’elles comprennent au monde réel.

– Leur monde est réel, ai-je objecté. Il est juste différent, c’est une question de point de vue.

– Oui. » Elle ne pouvait détacher les yeux de l’usine, de plus en plus grosse et effrayante à mesure que nous approchions. « Mais je me demande d’où elles voient notre monde. Et c’est incontestablement le nôtre. Les arbres sont morts. Il n’y a pas de fée à des kilomètres à la ronde.

– C’est pour ça que nous sommes là », ai-je dit. »

Circonstances de lecture

Intriguée par la couverture, pleine de fraîcheur et de féérie.

Impressions

Vous aimez les livres et les contes de fées, vous avez passé votre enfance et votre adolescence à dévorer les romans de SF et de Fantasy ? Alors, ce livre est fait pour vous. On se prend d’emblée d’affection pour la petite Morwenna, 15 ans. Sa sœur jumelle est morte dans un mystérieux accident. Morwenna en est ressortie avec une jambe qui la fait souffrir en permanence. Heureusement, les livres de SF et de Fantasy sont là pour la sauver. Elle les dévore comme d’autres engloutissent des anti-dépresseurs. Avec Tolkien sur le haut du podium. « J’avais des livres, de nouveaux livres, et je peux tout supporter tant que j’en ai », nous glisse Morwenna.

Jo Walton nous transporte dans le quotidien de cette jeune ado résolument pas comme les autres. Parce qu’elle préfère la compagnie des livres à celle des filles de son âge, parce que sa mère est, selon elle, une sorcière, parce qu’elle se dit capable de voir les fées et la magie du monde qui l’entoure, parce qu’elle passe tout son temps libre dans les librairies et les bibliothèques, Morwenna détonne et émeut le lecteur. J’ai adoré. Un livre inclassable sur la puissance de la littérature et de l’imaginaire.

Un passage parmi d’autres

 Il y a un banc près de l’étang, avec de l’herbe qui pousse autour, et des saules qui se penchent sur l’eau. Les feuilles de leurs branches tombantes jaunissent. Je me dis toujours que saules pleureurs est un nom qui leur va bien, mais « saules rieurs » l’est aussi. Les saules aiment l’eau et les aulnes la détestent. Il y a une route au-dessus du marais de Croggin appelée Heol y Gwern, la voie des Aulnes, parce que les gens en ont planté le long de la route pour marquer le chemin le plus sûr. On pense que c’était au néolithique. En tout cas, c’était avant les Romains. Ç’a été un choc de lire l’histoire de la vallée. Quand je rentrerai, je ne sais pas si je pourrai la regarder de la même façon.

Assise sur le banc près des saules, j’ai mangé mon gâteau au miel en lisant Triton. Il y a des choses affreuses dans le monde, c’est vrai, mais il y a aussi des livres magnifiques. Quand je serai grande, je voudrais écrire quelque chose que quelqu’un pourra lire assis sur un banc par une journée pas trop chaude et qui lui fera complètement oublier le lieu et l’heure. J’aimerais écrire comme Delany, Heinlein ou Le Guin.

Jo Walton – Morwenna – 2014 (Denoël)

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