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Love In Books

~ Parce qu'il n'y a rien de mieux qu'un livre pour s'évader…

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Archives de Tag: SF

Celle qui a tous les dons – M.R. Carey

06 lundi Août 2018

Posted by Aurélie in Romans étrangers, SF

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Critique de livre, Fantastique, idées de lecture, Le Livre de Poche, lecture, Livre, M.R. Carey, quoi lire, roman, SF, SF post-apocalyptique, Thriller, Zombies

Les premières phrases

«  Elle s’appelle Melanie. Un mot qui veut dire « la Noire », qui vient du grec ancien, sauf que ça ne doit pas lui aller trop bien, puisqu’elle a le teint pâle. Melanie aime beaucoup « Pandore », mais on n’a pas le droit de choisir. Mlle Justineau baptise les enfants à partir d’une longue liste : chaque nouveau a droit au prochain nom de garçon, chaque nouvelle au prochain nom de fille, c’est comme ça et pas autrement, voilà ce que dit Mlle J. 

Il n’y a eu aucun nouveau ni aucune nouvelle depuis un moment, Melanie ne sait pas pourquoi. Avant, il en arrivait plein, toutes les une ou deux semaines. On entendait des voix dans la nuit, des ordres à voix basse, des plaintes, des fois un juron et un claquement de porte de cellule. Et ensuite, au bout d’un moment, un mois ou deux en général, une nouvelle tête était là dans la classe, un enfant qui n’avait même pas encore appris à parler. Enfin, bon, ça rentrait vite.

Melanie aussi a été nouvelle un jour, mais elle a du mal à s’en souvenir, parce que ça remonte à longtemps. A une époque d’avant les mots, où il n’y avait que des choses sans nom, et les choses sans nom ne vous restent pas dans la tête. Elles en tombent, et après, plus rien.

Maintenant, Melanie a dix ans, et un teint de princesse de conte de fées : une blancheur de neige. Donc elle sait que quand elle sera grande, une beauté, les princes se bousculeront pour escalader son donjon et pour la sauver.

En supposant qu’elle ait un donjon, bien sûr.

D’ici là, elle a cette cellule, le long couloir, la salle de classe et celle des douches.  »

Circonstances de lecture

Parce que j’aime les histoires de fin du monde !

Impressions

Melanie croit être une petite fille comme les autres. Elle va en cours tous les jours, avec d’autres enfants, attachés, comme elle, dans un fauteuil. Elle aime particulièrement les cours de Mlle Justineau, son professeur préféré. Elle adore écouter Mlle Justineau leur raconter des histoires, des contes et des légendes. Mais voilà, Melanie n’est pas vraiment comme les autres. Et un jour, elle prend brusquement conscience qu’elle est une enfant… zombie… Une enfant zombie surdouée. Comment vivre avec cette révélation ?

Voici une histoire de zombie captivante et plus subtile qu’il n’y paraît. Un livre à dévorer !

Un passage parmi d’autres

 Quand la clé tourne dans la serrure, elle arrête de compter et elle ouvre les yeux. Sergent entre, son arme braquée sur elle. Ensuite, deux membres de son équipe arrivent pour boucler les sangles du fauteuil bien serré autour des poignets et des chevilles de Melanie. Il y en a aussi une pour son cou. C’est celle qu’ils serrent en dernier, quand elle a les mains et les pieds attachés de partout, et il le font toujours par-derrière. La sangle est conçue pour qu’ils n’aient jamais à passer les mains devant le visage de Melanie.

–  Je ne vais pas vous mordre, dit-elle certaines fois.

C’est une plaisanterie, sauf que l’équipe de Sergent ne rit jamais. Sergent, si, il l’a fait une fois, la première, mais c’était un rire méchant. Et il a ajouté :

– Comme si on allait t’en laisser l’occasion, mon petit chou.

Quand Melanie est toute sanglée sur le fauteuil, qu’elle ne peut plus bouger les mains ni les pieds ni la tête, ils la poussent jusqu’à la salle de cours et l’installent à son bureau.

 

 

M.R. Carey – Celle qui a tous les dons – avril 2018 (Le Livre de Poche)

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Espérer le soleil – Nelly Chadour

02 jeudi Août 2018

Posted by Aurélie in Fantastique, Romans français, SF

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Critique de livre, Espérer le soleil, Fantastique, idées de lecture, lecture, Les moutons électriques, Livre, Melchior Ascaride, Nelly Chadour, quoi lire, roman, SF, Vampires

Les premières phrases

«  Comme bon nombre de récits, celui-ci prend racine au plus profond des ténèbres d’une époque incertaine. A cette vertigineuse évocation de temps révolus s’ajoutent les frissons d’effroi, car il s’agit d’un conte horrible et gorgé de sang.

Comme toutes les bonnes histoires, celle-ci comporte une héroïne : Vassilissa, du village de Bilibine. Par dérision, elle avait hérité du surnom de la Très Belle. L’ironie de ce sobriquet ne venait pas de ses yeux aussi étincelants que les saphirs ornant la couronne des tsars, ni de sa chevelure châtaine, scintillante de fils dorés et si abondante que ses neveux aimaient y enfouir leurs petites mains.

C’était là ses seuls attraits.

Car la Très Belle n’était pas gracieuse, ne savait tenir ni un foyer ni sa langue prompte aux jurons et à la franchise. Aucun homme ne souhaitait épouser une femme capable de le flanquer par terre d’un coup de poing. Ses dons s’exerçaient dans des arts masculins : la chasse où elle avait hérité sur la pommette droite d’une balafre creusée par les crocs d’une louve, et la peinture d’icônes saintes.

Voilà pourquoi, à presque trente ans, elle vivait seule dans sa cabane. Mais elle ne regrettait rien et se contentait de jouer avec les marmots de ses sœurs plutôt que de rêver à ses propres enfants.

Jusqu’à la dernière fête de la Nativité, elle se moquait du mariage, des commérages qu’elle faisait taire d’un seul regard de son œil trop bleu.

Puis Vladimir arriva avec son escorte.  »

Circonstances de lecture

Parce que j’étais très attirée par cette belle couverture.

Impressions

Entre uchronie, fantastique, et SF, « Espérer le soleil » de Nelly Chadour ravira tous les fans d’histoires vampiriques et de mondes post-apocalyptiques. A la suite d’une guerre nucléaire, le soleil a disparu sous d’épais nuages de cendre, l’occasion pour les créatures de l’ombre de refaire leur apparition ! A moins que le soleil daigne refaire surface…

J’ai beaucoup aimé ce roman de Nelly Chadour mêlant légendes anciennes, enquêtes autour de la disparition d’enfants, et créatures horrifiques, le tout dans un Londres post-apocalyptique. Je vous le recommande chaudement ! D’autant que la couverture, signée Melchior Ascaride, est superbe.

Un passage parmi d’autres

 Vassilissa se laissait séquestrer dans son sarcophage gelé comme elle se glissait entre ses draps à l’époque où le sang circulant dans ses veines ne provenait pas de celles de ses proies. Contrairement à la léthargie de son ancienne vie, elle pouvait désormais choisir ses rêves. Elle savait rejouer le film d’une journée lointaine, film mental dont elle était l’unique spectatrice. Le moindre détail réapparaissait dans son esprit avec la précision d’une plaque photographique. A l’insu des sacs de sang, les souvenirs des Rôdeurs ne s’estompaient jamais : chaque événement se gravait dans les circonvolutions de leur cervelle, sans doute parce que le siège des émotions s’était sclérosé laissant davantage de place à la mémoire. Et Vassilissa elle-même admettait que l’expérience découlant de sa prodigieuse hypermnésie lui tenait lieu d’intelligence. Pourtant, les savants russes qui l’avaient étudiée, découpée, examinée, testée sous les ordres du camarade atomiseur Staline, avaient décelé des facultés cognitives peu éloignées de celles des mortels. Selon toute vraisemblance, son goût intact pour la peinture avait préservé cette infime part d’humanité. .

 

 

Nelly Chadour – Espérer le soleil – septembre 2017 (Les moutons électriques)

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Dans la toile du temps – Adrian Tchaikovsky

11 mercredi Juil 2018

Posted by Aurélie in En VO, Romans étrangers, SF

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Adrian Tchaikovsky, Children of Time, Critique de livre, Dans la toile du temps, Denoël, Editions Denoël, idées de lecture, lecture, Livre, quoi lire, roman, SF

Les premières phrases

«  There were no windows in the Brin 2 facility – rotation meant that « outside » was always « down », underfoot, out of mind. The wall screens told a pleasant fiction, a composite view of the world below that ignored their constant spin, showing the planet as hanging stationary-still off in space: the green marble to match the blue marble of home, twenty light years away. Earth had been green, in her day, though her colours had faded since. Perhaps never as green as this beautifully crafted world though, where even the oceans glittererd emerald with the phytoplankton maintaining the oxygen balance within its atmosphere. How delicate and many-sided was the task of building a living monument that would remain stable for geological ages to come.

It had no officially confirmed name beyond its astronomical designation, although there was a strong vote for « Simiana » amongst some of the less imaginative crewmembers. Doctor Avrana Kern now looked out upon it and thought only of Kern’s World. Her project, her dream, her planet. The first of many, she decided.

This is the future. This is where mankind takes its next great step. This is where we become gods.  »

Circonstances de lecture

Parce qu’on me l’a prêté. Lu en VO (Children of Time).

Impressions

Voilà un gros coup de cœur SF ! La Terre est au plus mal. Pour survivre, des scientifiques sont partis coloniser d’autres planètes pour les modeler à l’image de la Terre. Ils y parviennent presque, envoyant un groupe de singes ainsi qu’un nanovirus censé les faire évoluer rapidement pour qu’ils préparent la planète Kern à l’arrivée des hommes. Mais voilà, l’expérience tourne mal, le  vaisseau conduisant les singes est victime d’un acte de terrorisme et le nanovirus trouve refuge auprès d’une autre espèce : les araignées !

Deux mille ans plus tard, grâce à la cryogénisation, la scientifique à l’origine de la terraformation veille du haut de sa capsule spatiale sur sa création, le monde de Kern, quand un vaisseau spatial abritant les derniers humains approche et demande à atterrir sur Kern… La narration alterne alors entre les humains et les araignées et le lecteur a bien du mal à prendre partie, tant les deux points de vue sont compréhensibles. On ne sait plus qui soutenir, des humains survivants désireux de trouver un abri, ou des araignées évoluées, conscientes et intelligentes souhaitant sauvegarder leur monde. On parvient à s’attacher aussi bien aux humains (notamment l’ingénieure Isa Lain et l’historien-linguiste Holsten Mason, que l’on retrouve chapitre après chapitre, à plusieurs centaines d’années d’intervalle, lors de leurs différents réveils cryogéniques), qu’aux araignées auxquelles Adrian Tchaikovsky donne le même nom, génération après génération, en fonction de leur personnalité (Portia, Bianca et Fabian).

Ce livre d’Adrian Tchaikovsky offre à voir l’évolution d’une espèce sur des milliers d’années. Véritablement passionnant ! Il offre aussi une belle réflexion sur l’humanisme, les croyances, la tolérance, l’incompréhension, l’empathie, le langage, l’égalité des sexes (les araignées sont basées sur une société matriarcale au détriment des mâles) et l’intelligence artificielle. Un GROS coup de cœur, d’autant que la fin est tout simplement géniale !

Un passage parmi d’autres

 But of course, there is only one vital question. Portia wonders if Bianca will actually canvass anyone else’s opinion in the end, or whether she will simply send off her own demand to God to prevent anyone else doing likewise. It must be a great temptation to every other spider with access to a transmitter.

What Bianca asks is this :

« What does it mean that you are there and we are here? Is there meaning or is it random chance? » Because what else does one ask even a broken cybernetic deity but, « Why are we here? ».

Adrian Tchaikosvky – avril 2018 (Éditions Denoël)

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Annihilation – Jeff Vandermeer

08 vendredi Juin 2018

Posted by Aurélie in Romans étrangers, SF

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Annihilation, Au diable vauvert, Critique de livre, idées de lecture, Jeff Vandermeer, lecture, Livre, Livre de Poche, quoi lire, roman, SF

Les premières phrases

«  La tour, qui n’était pas censée être là, s’enfonce sous terre tout près de l’endroit où la forêt de pins noirs commence à abandonner le terrain au marécage, puis aux marais avec leurs roseaux et leurs arbres rendus noueux par le vent. Derrière les marais et les canaux naturels, se trouve l’océan et, un peu plus bas sur la côte, un phare abandonné. Toute cette région était désertée depuis des décennies, pour des raisons qui ne sont pas faciles à raconter. Notre expédition était la première à entrer dans la Zone X depuis plus de deux ans et la majeure partie de l’équipement de nos prédécesseurs avait rouillé, leurs tentes et abris ne protégeant plus de grand-chose. En regardant ce paysage paisible, je ne pense pas qu’aucune d’entre nous n’en voyait encore la menace.  »

Circonstances de lecture

Parce que j’avais très envie de poursuivre l’expérience du film diffusé sur Netflix.

Impressions

Pénétrez dans la Zone X, découvrez un monde a priori paisible qui fait la part belle à la nature. Celle-ci semble avoir repris ses droits. Laissez-vous hypnotiser par sa beauté et ses phénomènes inexpliqués, à la fois magnifiques et terriblement dangereux. Voilà, vous vous êtes fait prendre à l’ambiance oppressante d’Annihilation. Un monde fascinant, empli de mystères. Si vous en ressortez, vous ne serez peut-être plus tout à fait vous-mêmes… Vous êtes prévenus…

J’avais beaucoup aimé le film d’Alex Garland avec Nathalie Portman, diffusé sur Netflix. Si encore une fois, l’adaptation prend de nombreuses libertés sur le livre, je vous conseille tout de même de le regarder. Ensuite, plongez-vous dans le livre, puis dans ses deux suites (publiées aux éditions du Diable Vauvert) que je ne manquerai pas de lire sous peu !

Un passage parmi d’autres

 Et je n’ai jamais regardé en arrière, pour le meilleur ou pour le pire. Si un projet épuisait son financement ou si la zone que nous étudions était soudain achetée pour aménagement, je n’y remettais jamais les pieds. Il y a certaines formes de mort qu’on ne devrait pas s’attendre à revivre, certaines formes de liens si profonds que quand ils disparaissent, on sent soudain quelque chose casser en soi.

Au fur et à mesure que nous descendions dans la tour, j’ai senti, pour la première fois depuis longtemps, l’excitation de la découverte que j’avais connue dans mon enfance. Mais je n’ai pas non plus cessé d’attendre que quelque chose casse en moi.

(…)

Quand j’ai vu ces centaines de journaux, j’ai eu un bon moment l’impression d’être devenue malgré tout cette vieille biologiste. C’est ainsi que la folie du monde essaie de vous coloniser : de l’extérieur, en vous forçant à vivre dans sa réalité.

 

 

Jeff Vandermeer – Annihilation – septembre 2017 (Livre de poche)

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La Porte de Cristal – N.K. Jemisin

17 jeudi Mai 2018

Posted by Aurélie in Fantasy, Romans étrangers, SF

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Critique de livre, Fantasy, idées de lecture, La porte de cristal, lecture, Les livres de la terre fracturée, Livre, N.K. Jemisin, Nouveaux Millénaires, quoi lire, roman, SF

Les premières phrases

«  Hum. Non. Je ne raconte pas comme il faut.

Après tout, chacun est à la fois lui-même et d’autres. Ce sont les relations d’une créature qui cisèlent sa forme ultime. Je suis moi et vous. Damaya était elle-même, plus la famille qui l’avait rejetée, plus les gens du Fulcrum qui l’avaient ciselée jusqu’à en faire une lame aiguisée. Syénite était Albâtre et Innon et les malheureux habitants d’Allia et de Meov, les comms disparues. Vous êtes maintenant Tirimo et les gens qui parcourent les routes couvertes de cendre et vos enfants morts… et l’enfant vivante qu’il vous reste. Que vous récupérerez.

Je ne vous apprends rien. Après tout, vous êtes Essun. Vous savez déjà de quoi il retourne. Pas vrai ?  »

Circonstances de lecture

Parce que c’est le Tome 2 des livres de la Terre Fracturée.

Impressions

Après un premier tome plein de mystères, N.K. Jemisin poursuit ici avec brio son cycle de la Terre Fracturée. Les mystères sont petit à petit dévoilés et on en apprend plus sur l’origine du chaos, sur les mangeurs de pierres, et sur les obélisques planant au-dessus du monde. Difficile de parler de ce second tome sans trop en dévoiler ! Sachez juste que l’on va suivre Essun, là où on l’avait laissée dans « La cinquième Saison », mais aussi sa fille Nassun, aux prises avec ses pouvoirs naissants.

Ce livre marie SF et Fantasy, pour un résultat passionnant. C’est tout simplement ma trilogie préférée du moment ! Vivement la sortie du dernier tome en septembre !

Un passage parmi d’autres

 « C’est étonnant, quand on y pense. Tout le monde est comme ça, dans le Fixe. On ne s’occupe pas de ce que contient l’océan, on ne s’occupe pas de ce que contient le ciel, on ne regarde pas l’horizon, on ne se demande pas ce qu’il y a au-delà. On a passé des siècles à se moquer des astromestres et de leurs théories farfelues, mais en fait, ce qu’on trouvait incroyable, c’était qu’ils prennent la peine de lever les yeux pour les formuler. »

Vous aviez presque oublié cette facette-là de sa personnalité : le rêveur, le rebelle, toujours porté à reconsidérer l’ordre immuable des choses parce qu’elles n’auraient peut-être jamais dû s’y trouver soumises. Il n’en a pas moins raison. La vie dans le Fixe tend à décourager la remise en question, la réorientation. Après tout, la sagesse est gravée dans la pierre. Voilà pourquoi nul ne se fie à la mutabilité du métal. Si Albâtre a été autrefois le pôle magnétique de votre petite famille, ce n’est pas par hasard.

N.K. Jemisin – La Porte de Cristal – avril 2018 (Nouveaux Millénaires)

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Carbone modifié – Richard Morgan

02 mercredi Mai 2018

Posted by Aurélie in Romans étrangers, SF

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Altered Carbon, Bragelonne, Carbone modifié, Critique de livre, idées de lecture, lecture, Livre, quoi lire, Richard Morgan, roman, SF

Les premières phrases

«  L’aube allait pointer dans deux heures. J’attendais dans la cuisine dont les murs s’écaillaient en fumant une des cigarettes de Sarah, bercé par le rythme du cyclone. Millsport dormait depuis longtemps, mais dehors, dans le Reach, les courants s’accrochaient aux bancs de sable et le chant du ressac hantait les rues désertes. Une fine brume flottait dans la tempête, retombant sur la ville comme un voile de mousseline et brouillant la vue des fenêtres de la cuisine.

En état d’alerte chimique, j’ai fait l’inventaire du matériel posé sur le panneau éraflé de la table en bois. Le pistolet à éclats Heckler & Koch de Sarah brillait dans la pénombre, béant, attendant qu’on lui enfile son chargeur. Une arme d’assassin, compacte et parfaitement silencieuse. Les chargeurs étaient posés à côté. Sarah les avait entourés de bande adhésive pour reconnaître les munitions : vert pour les somnifères, noir pour le venin d’araignée. La plupart des chargeurs étaient noirs. Sarah avait épuisé beaucoup de verts contre les gardes de la sécurité de Gemini Biosys la nuit dernière.  »

Circonstances de lecture

Parce que que j’avais très envie de lire le livre après avoir vu la série sur Netflix.

Impressions

A quoi ressemblerait la société si la mort n’était pas définitive ? Si l’on pouvait vous faire revenir à la vie dans le corps d’un autre, pourvu que vous en ayez les moyens financiers évidemment… C’est en partant de ce postulat de départ que Richard Morgan nous embarque dans un monde futuriste proche de celui de Blade Runner. Notre héros, Takeshi Kovacs, se voit ramener à la vie pour enquêter sur la « mort » d’un milliardaire, pas convaincu de la conclusion de la police qui pense à un suicide. En effet, pourquoi se suicider quand on sait que l’on sera de nouveau en vie quelques heures plus tard ?

Un récit de SF riche et intense, violent aussi. J’ai beaucoup aimé. Si la série proposée sur Netflix prend de nombreuses libertés par rapport au roman de Richard Morgan, elle n’en est pas moins également intéressante à regarder. L’atmosphère du livre y est parfaitement retranscrite. Vivement la réédition ce mois-ci des deux suites, chez Bragelonne !

Un passage parmi d’autres

 S’ils vous veulent, tôt ou tard, ils vous trouveront, comme un grain de poussière sur un artefact martien, avait écrit une jeune Quell à propos de l’élite de Harlan. Traversez l’abîme entre les étoiles et ils vous suivront. Faites-vous stocker durant des siècles et ils seront là à vous attendre, dans de nouveaux clones. Ce sont les dieux dont nous rêvions, les agents mythiques du destin. Aussi implacable que l’était la Mort, mais ce pauvre laboureur appuyé sur sa faux ne l’est plus aujourd’hui… Pauvre Mort, elle n’était pas de taille, elle n’a pu lutter contre la puissance du carbone modifié et les technologies de stockage et de récupération des données. Il fut un temps où nous vivions avec la crainte de son arrivée. A présent, nous flirtons avec sa sombre dignité, et des êtres comme ceux-là ne la laissent même pas passer par l’entrée de service…

Richard Morgan – Carbone modifié – octobre 2008 (Bragelonne)

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La Trilogie du Subtil Changement – Jo Walton

28 samedi Avr 2018

Posted by Aurélie in Policiers / Thrillers, Romans étrangers, SF

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Critique de livre, Hamlet au Paradis, idées de lecture, Jo Walton, La trilogie du subtil changement, Le cercle de Farthing, lecture, Livre, quoi lire, roman, SF, uchronie, Une demi-couronne

Les premières phrases

«  Tout a commencé quand David est revenu du parc dans une fureur noire. Nous séjournions à Farthing à l’occasion d’un des épouvantables raouts politiques de Mère. Si nous avions trouvé un moyen de nous y dérober, nous serions allés n’importe où ailleurs, mais Mère n’avait rien voulu entendre et nous étions donc là, lui en jaquette et moi en petite robe Chanel beige, dans mon ancienne chambre de jeune fille à laquelle j’avais été si soulagée de dire adieu quand j’avais épousé David.  »

Circonstances de lecture

Parce que je suis fan de Jo Walton.

Impressions

J’adore Jo Walton ! Et je dois dire encore une fois que j’ai  dévoré sa trilogie du « Subtil changement ». Elle se situe entre uchronie et roman policier, et part du postulat de départ suivant : et si l’Angleterre avait signé un pacte avec l’Allemagne nazie d’Hitler ? Quel serait alors le visage de l’Empire britannique ? Ces trois romans (Le Cercle de Farthing, Hamlet au Paradis, et Une demi-couronne) sont passionnants. Ils sauront combler aussi bien les passionnés de SF que les amoureux de polar « so british ». Je les recommande vivement !

Un passage parmi d’autres

 « Le vrai problème, c’est que la plupart des gens sont parfaitement satisfaits de la situation telle qu’elle est, ou bien alors trop effrayés pour se révolter. Parfois, je me dis qu’il nous faudrait un gouvernement encore pire qui obligerait nos concitoyens à se secouer .

– Et que se passerait-il s’ils se secouaient enfin sous ce nouveau gouvernement ? demanda Abby. Ils ne pourraient plus agir, ce serait trop tard. On peut rendre les gens plus courageux, plus lucides, on peut leur ouvrir les yeux. Je le fais avec mes élèves. Mais je le fais au cas par cas. Et c’est un travail difficile qui prend des années. Comment procéder,  pour tout un pays ? Pour que la population entière s’intéresse à ce que son gouvernement fait en son nom, au lieu de l’ignorer ? Puis pour qu’elle le rejette au lieu de lui trouver des excuses? Le jour où notre peuple prendra enfin conscience de ce qu’il subit, il faudra qu’il ait le pouvoir de rejeter ses dirigeants. Aujourd’hui, l’inertie et les institutions peuvent encore le permettre. Mais si nous les malmenons comme elles ont été malmenées en Allemagne, si nous cautionnons un roi de droit divin, quelles seraient les conséquences d’un réveil de la population ? Ce serait un massacre, forcément, comme ce qui s’est produit il y a deux ans à Vienne… ».

 

Jo Walton – La trilogie du Subtil Changement (Folio SF)

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La cinquième saison – N.K. Jemisin

27 lundi Nov 2017

Posted by Aurélie in Romans étrangers, SF

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Critique de livre, idées de lecture, J'ai lu, La cinquième saison, lecture, Les livres de la terre fracturée, Livre, N.K. Jemisin, Nouveaux Millénaires, Prix Hugo, quoi lire, roman, SF

Les premières phrases

«  Commençons par la fin du monde – pourquoi pas ? On en termine avec ça, et on passe à quelque chose de plus intéressant.

D’abord, une fin personnelle. Une pensée lui tournera dans la tête encore et encore, les jours suivants, quand elle s’imaginera la mort de son fils en essayant de trouver un sens à ce qui en est aussi foncièrement dépourvu. Elle posera une couverture sur le petit corps brisé d’Uche – sans lui cacher le visage, parce qu’il a peur du noir – et elle s’assiéra à côté de lui, engourdie, indifférente au monde qui, dehors, touche à sa fin. Il l’a déjà atteinte en elle, et ce n’est pas la première fois qu’il en arrive là, ni dehors ni en elle. Elle a l’expérience de ce genre de choses.

Voici ce qu’elle pense, à ce moment-là et plus tard : Au moins, il était libre.

Quasi-question que sa facette perdue et sidérée arrive parfois à produire, obtenant toujours la même réponse de sa facette amère et lasse :

Non. Pas vraiment. Pas avant. Maintenant, oui.  »

Circonstances de lecture

Parce que ce livre me faisait de l’œil depuis un moment…

Impressions

Avec ce roman de SF, N.K. Jemisin a remporté le Prix Hugo en 2016 et elle le mérite amplement. Si le postulat de départ n’est a priori pas original – un monde post-apocalyptique, des hommes qui tentent de survivre face à des éléments déchaînés – l’auteur parvient à créer son propre univers et à nous emporter sur les pas de trois personnages auxquels on s’attache très vite. Accrochez-vous car les premières pages sont assez énigmatiques, mais une fois le début passé, vous aurez bien du mal à lâcher ce livre !

Sur cette terre soumise aux caprices quotidiens de la nature, les humains tentent de survivre aux saisons, haïssant paradoxalement les Orogènes, ces êtres capables de dompter les secousses sismiques. Suivez Essun, une femme orogène qui part à la poursuite de son mari, un homme venant de tuer leur fils et de kidnapper leur fille… Mais aussi Damaya, une petite fille que ses parents rejettent à cause de ses pouvoirs… Et enfin Syénite, une orogène de l’Ordre du Fulcrum, que l’on envoie en mission.

Grâce à un habile schéma de narration, N.K. Jemisin parvient à captiver son lecteur et à garder le mystère reliant tous ses personnages jusqu’aux toutes dernières pages. Un gros coup de cœur ! Vivement la suite en avril…

Un passage parmi d’autres

 A en croire la légende, le Père Terre ne détestait pas la vie, à l’origine.

Les mnésistes racontent même qu’Il a fait tout Son possible pour en faciliter l’émergence déconcertante à Sa surface, il y a de cela très, très longtemps. Il a conçu des saisons prévisibles et régulières ; Il a veillé à ce que les vents, l’océan, les températures changent assez lentement pour que le moindre être vivant puissent s’adapter, évoluer ; Il a invoqué des eaux capables de se purifier et des cieux de s’éclaircir après l’orage. Il n’a pas créé la vie – le hasard s’en est chargé -, mais Il l’a trouvée fascinante, Il s’est réjoui de son existence, Il a été fier de S’offrir à une beauté aussi étrange et indépendante.

Et puis les hommes se sont mis à Lui infliger des horreurs. Ils ont empoisonné Ses eaux au point qu’Il ne pouvait plus Lui-même les purifier, et ils ont tué une bonne partie des autres vies qui s’épanouissaient à Sa surface. Ils ont percé la croûte de Sa peau et se sont enfoncés dans le sang de Son manteau pour accéder à la moelle suave de Ses os. Enfin, au somment de l’hybris et de la puissance humaines, les orogènes ont fait quelque chose que le Père Terre ne pouvait pardonner : ils ont détruit Son seul enfant.

Aucun des mnésistes avec qui Syénite a eu l’occasion de discuter ne sait ce que signifie cette mystérieuse affirmation.

 

N.K. Jemisin – La cinquième saison – août 2017 (Nouveaux Millénaires)

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Station Eleven – Emily St. John Mandel

20 mardi Sep 2016

Posted by Aurélie in Romans étrangers, SF

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Critique de livre, Emily St. John Mandel, idées de lecture, lecture, Livre, quoi lire, roman, SF, Station Eleven

Emily St. John Mandel - Station ElevenLes premières phrases

«  Le roi se tenait, à la dérive, dans une flaque de lumière bleue. C’était l’acte IV du Roi Lear, un soir d’hiver à l’Elgin Theatre de Toronto. En début de soirée, pendant que les spectateurs entraient dans la salle, trois fillettes – versions enfantines des filles de Lear – avaient joué à se taper dans les mains sur le plateau, et elles revenaient maintenant sous forme d’hallucinations dans la scène de la folie. Le roi titubant essayait de les attraper tandis qu’elles gambadaient çà et là dans les ombres. Il s’appelait Arthur Leander et avait cinquante et un ans. Des fleurs ornaient ses cheveux. 

« Me reconnais-tu ? demanda le comédien qui interprétait Gloucester.

– Je me rappelle assez bien tes yeux », répondit Arthur, distrait par la version enfantine de Cordelia.

Ce fut à ce moment-là que la chose se produisit. Son visage se crispa, il trébucha et tendit le bras vers une colonne, mais, évaluant mal la distance, se cogna durement le tranchant de la main.   »

Circonstances de lecture

Parce que j’aime les romans post-apocalyptiques (ne me demandez pas pourquoi !).

Impressions

Voici « LE » roman SF post-apocalyptique de la rentrée littéraire. Quand un virus mortel foudroie une bonne partie de l’humanité, il ne reste plus que quelques groupes de survivants. Parmi eux, une troupe de théâtre ambulante brave tous les dangers pour jouer du Shakespeare et ainsi tenter de préserver ce qui fait, à leurs yeux, la force des hommes : leur culture, le goût des mots et de la musique, leur âme d’artistes en somme.

Que ceux qui ne sont pas fans de SF se rassurent, ce livre leur plaira aussi car l’auteur aime nous replonger dans le passé de ses héros, dans le monde d’avant, où l’argent, l’apparence et la soif de pouvoir font loi. On découvre petit à petit le lien entre cet Arthur Leander, acteur célèbre sur le déclin, qui meurt dans le premier chapitre, et certains survivants, dont un homme à la tête d’une secte sanguinaire et une jeune femme aux poignets tatoués.

Station Eleven est un roman à la construction habile, aux personnages attachants. Si le postulat de départ n’est certes pas original, je me suis laissée emportée par le rythme de l’histoire. Un très bon roman de SF en somme.

Un passage parmi d’autres

 Moi, j’avais huit ans… neuf quand nous avons cessé de marcher. Je n’ai aucun souvenir de l’année que nous avons passée sur la route – ce qui signifie, je crois, que j’ai oublié le pire de cette période. Ne croyez-vous pas, en définitive, que les gens qui vivent le plus mal cette… notre époque actuelle, appelez-la comme vous voudrez, le monde d’après la grippe de Géorgie… ne croyez-vous pas que ceux qui ont le plus de difficultés à s’y adapter sont ceux qui se souviennent clairement du monde ancien ?

FD : Je n’y avais pas réfléchi.

KR : Ce que je veux dire, c’est que plus vous avez de souvenirs, plus vous avez perdu.

FD : Vous vous rappelez bien certaines choses…

KR : Si peu. Mes souvenirs d’avant le cataclysme ressemblent aujourd’hui à des rêves. Je me souviens d’avoir regardé par le hublot d’un avion, ce devait être dans le courant de la dernière année, et d’avoir vu du ciel la ville de New York. Vous l’avez vu, ça ?

FD : Oui.

KR : Un océan de lumières électriques. Ça me donne des frissons rien que d’y penser. Je ne me souviens pas vraiment de mes parents… juste des impressions. Je me souviens de conduits qui soufflaient de l’air chaud en hiver et d’appareils qui jouaient de la musique. Je me souviens d’écrans d’ordinateurs allumés. Je me souviens que, quand on ouvrait un frigo, il en sortait de l’air froid et de la lumière. Et les congélateurs encore plus froids, avec des petits cubes de glace dans les bacs. Vous vous en souvenez ?

FD : Bien sûr. Ça fait un moment que je n’ai pas vu de frigo qui ne soit pas transformé en espace de rangement.

KR : Et à l’intérieur, il y avait non seulement du froid, mais aussi de la lumière, c’est ça ? Je ne l’imagine pas ?

FD : Il y avait bien de la lumière à l’intérieur.

Emily St. John Mandel – Station Eleven – août 2016 (Rivages)

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Phare 23 – Hugh Howey

12 lundi Sep 2016

Posted by Aurélie in Romans étrangers, SF

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Actes Sud, Critique de livre, Hugh Howey, idées de lecture, lecture, Livre, Phare 23, quoi lire, rentrée littéraire, roman, SF

hugh-howey-phare-23Les premières phrases

 » On ne vous prépare pas aux petits bruits. On vous colle dans une centrifugeuse jusqu’à l’évanouissement, on vous fait caracoler sur des courbes paraboliques jusqu’à vomir tripes et boyaux, on vous transperce d’aiguilles jusqu’à ce que vous vous sentiez comme un toxico, on vous fait ingurgiter trois domaines de la physique, passer un diplôme de médecine et suivre en même temps un entraînement de triathlon.

Mais on ne vous dit pas ce qu’il en est de vivre avec les cliquetis et les grincements et les petits bips en arrière-plan. Ni comment le vide spatial, des années-lumière à la ronde, peut être ressenti comme un poids énorme, écrasant. Le silence semble constamment gagner du terrain, comme l’obscurité à laquelle j’ai été un jour confronté, dans une grotte de la Virginie-Occidentale. Une obscurité qu’on peut mâcher. Une obscurité qu’on perçoit à des kilomètres alentour. Une obscurité dont on n’est pas certain de pouvoir un jour s’extirper.

Au fin fond de l’espace, le silence est précisément de cette nature. Du coup, les petits bidules qui ronronnent dans ma balise deviennent des enfoirés et leurs cliquetis cauchemardesques me mettent les nerfs en pelote. Je les hais tous jusqu’au dernier. Tout ce qui bouge dans cet endroit.   »

Circonstances de lecture

Parce que j’avais adoré la trilogie Silo du même auteur.

Impressions

LA CLAQUE ! Si vous devez lire un livre, un seul, de cette rentrée littéraire, lisez donc Phare 23 de Hugh Howey. Vous n’aimez pas la science fiction, les histoires qui se passent dans l’espace ? Lisez-le quand même ! Et de toute urgence. Car ce livre a une portée universelle, un message de paix et de tolérance dont notre société actuelle a grand besoin…

Le héros de Phare 23 – on ne saura jamais son nom – est gardien de phare. Mais pas un phare en pleine mer, non, un phare (une balise) au milieu de l’espace. Nous sommes au XXIIIème siècle, et sans grande surprise les hommes sont en guerre. Notre héros, médaillé de guerre, a choisi la solitude de l’espace pour y cacher sa souffrance. Il vit donc seul dans son phare. Sa mission : faire en sorte que les vaisseaux traversent sa partie de la Voie lactée en toute sécurité, loin des astéroïdes et des dangers en tout genre. Mais voilà, peut-on rester sain d’esprit au milieu de cette solitude ? Sa « maison » construite par la Nasa est-elle aussi sûre et solide que ce qu’on a bien voulu lui faire croire ? La guerre est-elle si loin que ça ?

Phare 23 est un livre magnifique au suspens haletant. Hugh Howey signe là un superbe roman sur la solitude humaine, la guerre, la différence et la tolérance. LISEZ-LE et peut-être que le message de l’auteur deviendra un jour réalité… Oui, on peut toujours rêver… Encore heureux… « Je sais que c’est pure fiction, mais que se passerait-il si, debout sur les décombres des attaques dirigées contre nous, que ce soit au sens littéral ou métaphorique, physique ou émotionnel, personnel ou politique, nous choisissions le pardon plutôt que l’escalade ? A quoi ressemblerait ce monde ? Peut-être ne le saurons-nous jamais. Mais il me plaît de faire semblant. »

Un passage parmi d’autres

 Les pannes d’EOG ne peuvent pas arriver. Les systèmes de secours ont des systèmes de secours qui ont des systèmes de secours. Tout est incestueux dans les entrailles de la balise 23, moi je vous le dis. Pour que quelque chose se détraque, il faudrait qu’une première alarme soit hors service, ainsi qu’une seconde de sauvegarde et deux différents modules conçus pour effectuer la même opération et contrôlés toutes les quelques secondes pour être sûr qu’ils en sont effectivement capables. Toutes les puces électroniques et les logiciels peuvent se réparer et redémarrer seuls. On pourrait déclencher une impulsion électromagnétique dans cette saleté qu’elle repartirait en moins de deux. Il faudrait deux douzaines de pannes aléatoires et simultanées plus un tas d’autres coïncidences trop ahurissantes pour pouvoir même les envisager.

Une fois, un intello de la Nasa a calculé les probabilités. Elles étaient très très faibles. Ceci dit, la semaine passée, il y avait 1 527 balises Galsat en activité dans la Voie lactée. Alors à mon avis, les chances que quelqu’un ait un problème ne cessent d’augmenter. En particulier quand les balises vieillissent. Et en ce moment, ce quelqu’un, ça doit être moi.

Hugh Howey – Phare 23 – septembre 2016 (Actes Sud)

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