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« Plusieurs bombes atomiques d’origine inconnue sont tombées dans le port de New York et ses abords cet après-midi. La première explosion a eu lieu vers 13h15, heure locale, et a été suivie d’autres déflagrations pendant environ une demi-heure. Nous savons qu’aucune bombe n’a été larguée après 14 heures. Des témoins rapportent que la première ogive a explosé sous l’eau à l’embouchure de l’East River, touchant la navigation portuaire de New York et Brooklyn, et endommageant considérablement une grande partie de la pointe inférieure de l’île de Manhattan. Pour le moment, aucune déclaration officielle n’a été faite… »
Impressions
J’ai dévoré ce roman de SF se passant aux États-Unis après une attaque nucléaire. L’autrice Judith Merril se focalise sur une femme tentant de comprendre l’impact de la catastrophe sur son quotidien et celui de ses deux filles, en l’absence de son mari dont elle n’a plus de nouvelles depuis son départ le matin.
Écrit en 1950, ce roman (le premier de l’autrice) dénonce les biais d’une société patriarcale où les femmes n’ont leur place qu’au sein du foyer et où le racisme est prégnant. Ne vous attendez pas à un livre rempli d’actions. Ici, l’autrice nous propose plutôt de traiter un événement dramatique du point de vue d’une famille : la mère Gladys, ses deux filles de 15 et 5 ans, et sa bonne, Veda. Il s’agit quasiment d’un huis clos : tout (ou presque) a lieu au sein de leur maison. Les nouvelles se font via la radio. Seules les équipes de sécurité ont le droit de circuler dans la ville et d’aller à la rencontre des habitants. Comment, dans ce contexte, savoir ce qu’il se passe réellement dehors ? Comment connaître la dangerosité de la situation ? À qui faire confiance : aux membres de la sécurité ? au personnel médical ? Bien que le roman date de la guerre froide, il aborde des sujets toujours d’actualité : le danger d’être un lanceur d’alertes, la toute puissance des canaux d’informations officiels et des forces de l’ordre, le délabrement des organismes de santé, le racisme…
C’est assurément un texte qui fait réfléchir et qui fait froid dans le dos. Un grand merci aux éditions Argyll pour cette traduction, réalisée par Alexane Bébin. À noter également : la préface et la postface de DoctriZ, qui permettent de comprendre toute la portée de ce texte.
Des Ombres sur le Foyer – Judith Merril – Argyll – Octobre 2025 – Traduit de l’anglais par Alexane Bébin – Couverture réalisée par Xavier Collette









