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Les premières phrases
« Il pleuvait depuis des semaines. Peut-être des mois. Cohen avait oublié à quand remontait le dernier jour sans pluie, quand la tempête avait cédé devant le bleu pâle du ciel marin, les vols d’oiseau, les nuages blancs, l’éclat du soleil sur le paysage détrempé. Il pleuvait, une pluie régulière qui avait perdu son obliquité agressive quand les dernières bourrasques s’étaient éloignées, pendant la nuit. Il avait envie de sortir. Il avait besoin de sortir, de fuir la lumière tressautante de la lampe à pétrole, le jeu de cartes usé, les livres de poche, la radio qui ne captait presque plus rien, la voix qui murmurait dans son sommeil, dans la tempête, dans le moindre recoin de la petite maison de brique. Il pleuvait à verse, très tôt en ce matin trop sombre, mais il fallait qu’il sorte. »
Circonstances de lecture
Parce que j’adore Michael Farris Smith…
Impressions
Michael Farris Smith fait définitivement partie de mes écrivains préférés. Après avoir dévoré « Nulle part sur la terre » et « Le Pays des oubliés« , j’ai enfin pris le temps d’ouvrir « Une pluie sans fin » et j’ai encore une fois été hypnotisée par la plume de l’auteur. C’est une claque que l’on se prend quand on lit du Michael Farris Smith, une claque d’une noirceur terrible, contrebalancée par une profonde et belle humanité. Michael Farris Smith parvient dès les premières lignes à nous agripper pour ne plus nous lâcher avant d’avoir lu la dernière page.
Ici, on suit Cohen, un quarantenaire solitaire, vivant dans le Mississippi dans sa vieille maison de brique, sous la Limite, cette zone laissée à l’abandon par le gouvernement, ravagée quotidiennement par des pluies et des tempêtes sans fin. Il est l’un des seuls à avoir choisi de rester dans sa maison, tapi dans les souvenirs de sa vie passée. Jusqu’au jour où il tend la main à deux jeunes errant sur la route… Il va alors devoir se confronter à la réalité du monde et aux autres.
Voici un roman post-apo magnifique. On en ressort trempé jusqu’aux os, les yeux un brin humides, triste de laisser derrière soi Cohen, Mariposa, Evan et Brisco.
Michael Farris Smith – Une pluie sans fin – octobre 2016 (Éditions 10/18)