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~ Parce qu'il n'y a rien de mieux qu'un livre pour s'évader…

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Archives de Tag: roman

Festin de larmes – Morgane Caussarieu et Vincent Tassy

23 lundi Juin 2025

Posted by Aurélie in Fantastique, Romans français

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Actusf, conseils de lecture, Critique de livre, emprise, Fantastique, Festin de larmes, idées de lecture, lecture, Livre, Morgane Caussarieu, quoi lire, roman, vampire, Vincent Tassy

Les premières phrases

« Monsieur,

La mort n’a pas d’ombre. Vous devez me croire, je la connais. Longtemps j’ai dansé avec elle sans le savoir, aveuglé par sa beauté de soleil. Elle n’avait aucune ombre avant de prendre la mienne.

Et je voulais vous dire que vous la connaissez aussi. Je voulais vous dire qu’elle rôde autour de vous et que vous ne la voyez pas. Je voulais vous dire que vous la prenez pour un soleil. En un sens, vous avez sans doute raison : elle vous aveugle et vous tue lentement. »

Impressions

J’ai dévoré ce roman ! Écrit à quatre mains, par Vincent Tassy et Morgane Caussarieu, voici une histoire d’emprise vampirique parfaitement maîtrisée rendant hommage aux classiques du genre, à commencer par Anne Rice et Bram Stoker, mais également à Oscar Wilde avec son Portrait de Dorian Gray. C’est bien simple : je n’arrivais pas à lâcher ma lecture, happée dès les premiers mots par ce roman gothique horrifique. Une réussite aussi bien sur le fond que sur la forme. Les illustrations de Morgane Caussarieu – sublimes – participent grandement à l’attrait de cette lecture.

Sur le mode d’un récit épistolaire, Festin de larmes nous propose de suivre le récit d’Aubrey Clare sous forme de lettres qu’il envoie à un mystérieux destinataire pour lui raconter son histoire et le prévenir… Aubrey vient de perdre sa sœur jumelle. Sa mère ne s’en remet pas, délaissant son petit-frère, quand son père s’oublie dans le laudanum. C’est alors qu’un mystérieux jeune homme fait son entrée dans leur vie…

Tout est là pour immerger le lecteur dans cette histoire fascinante et étouffante : l’ambiance moite de la Nouvelle-Orléans, les parfums entêtants des fleurs à foison, les mœurs libres de certains cercles secrets, la fascination envers le mystérieux marquis. Si l’on pense forcément au mythe du vampire, il est ici totalement revisité. D’ailleurs, pas une seule fois ne sera évoqué ce terme « vampire ». Ici, le marquis ne se nourrit pas de sang, mais d’émotions et de larmes. Et l’on comprend bien vite que le thème premier de ce roman n’est finalement pas tant la figure du vampire que l’emprise que peut avoir un individu sur d’autres. Je ne peux que vous conseiller de lire ce roman. Attention cependant, certaines scènes pourraient heurter les plus sensibles.

Festin de larmes – Morgane Caussarieu et Vincent Tassy – Mai 2025 – Actusf – Couverture et illustrations intérieures réalisées par Morgane Caussarieu

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Hors Caste – Marge Nantel

16 lundi Juin 2025

Posted by Aurélie in Fantasy, Romans français

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conseils de lecture, Critique de livre, Hors Caste, idées de lecture, lecture, Livre, Marge Nantel, Mnémos, quoi lire, roman

Les premières phrases

« L’Auxiliaire alchimiste Atra Assil détailla Suèhl d’un œil dédaigneux, en fronçant son nez aux racines trop épatées. Suèhl lui rendit son regard. Il savait que son odeur trop forte de Féli – mal lavé, qui plus est – déplaisait à la Sauro. D’ailleurs, la fragrance puissante de reptile qui planait dans l’étude l’incommodait tout autant.

Les prunelles proéminentes, vert marécage, revinrent aux pierres posées sur le comptoir. »

Impressions

Si vous souhaitez vous lancer dans un roman de dark fantasy original, je vous invite à découvrir Hors Caste, de Marge Nantel. Les éditions Mnémos ont en effet eu la très bonne idée de rééditer ce titre précédemment sorti chez Noir d’Absinthe.

Ici, les personnages sont mi-animaux mi-humains. Leur position dans la société est liée à leur degré d’animalité et à leur maîtrise de la magie. À Hemurn, Suèhl fait partie des Hors Castes, pire position qui soit. Ténèbres, quant à lui, se situe à l’exact opposé, étant un Grand Invité. Alors que tout les oppose (leur rang comme leur origine), les deux hommes vont se retrouver à enquêter autour d’étranges trafics de pierres et d’assassinats ayant comme toile de fond des luttes de pouvoir claniques.

J’ai particulièrement aimé la coexistence entre tous ces clans ayant chacun leurs propres attributs animaux (félins, reptiles…), ainsi que l’importance des tatouages et du pouvoir des pierres dans l’histoire. Hors Caste est un roman de dark fantasy à la fois violent et touchant. Je me suis vraiment attachée à Suèhl et Ténèbres et à l’univers riche créé par Marge Nantel, à tel point que je ne serais pas contre une suite… Surtout, l’autrice aborde des thèmes passionnants, notamment la perception des traditions et de la culture totalement différentes d’un clan à un autre, les préférences sexuelles, la vision de l’étranger, ou encore les classes sociales. Seul bémol : à mon goût, il y a trop de scènes de sexe (deux m’auraient suffi). Par contre, les adeptes de romance queer devraient se régaler !

Hors Caste – Marge Nantel – Avril 2025 – Mnémos – Couverture réalisée par Ebrahel Lurci

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Re:Start – Katia Lanero Zamora

10 mardi Juin 2025

Posted by Aurélie in Fantastique, Romans français, SF

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Les premières phrases

« Calliste est presque prête. Il ne lui reste plus qu’à monter la fermeture Éclair de sa robe. Mais une fois le tissu de soie blanche plaqué sur les courbes de son corps, elle commence à paniquer. Elle déteste cette matière ; elle trahit chaque imperfection. Elle oblige chaque Lumineuse à se présenter dans sa plus grande vulnérabilité aux membres de la Communauté.

Règle n°7 : se regarder sans complaisance.

Calliste s’offre à son propre regard en prenant la pose devant le miroir de sa chambre. »

Impressions

Si j’aimais déjà beaucoup cette collection de novellas, je crois bien que Re:Start en devient mon titre préféré. Je l’ai dévoré (sans mauvais jeu de mots !). Voici une lecture sans pitié, entre SF et body horror. Vous avez aimé Sweet Harmony de Claire North ? Vous adorerez Re:Start de Katia Lanero Zamora ! Attention toutefois, ce texte traite de sujets particulièrement délicats. N’hésitez donc pas à consulter les thèmes abordés, indiqués à la dernière page du livre. Pour ma part, je m’y suis lancée les yeux fermés et je dois dire que le prologue m’a fait l’effet d’une bonne gifle. Le ton est donné dès le début et pourtant, malgré la violence et la crudité de nombreuses scènes, je n’ai pas pu lâcher ce titre avant d’en connaître le dénouement.

Re:Start-ville, c’est une communauté de femmes souhaitant devenir la meilleure version d’elles-mêmes. Comprenez par là : avoir un corps « parfait ». Pour y parvenir, elles doivent suivre un programme strict, à base de sports, de gélules minceur et autres produits miraculeux destinés à les rendre heureuses et (surtout) belles. On le comprend dès le prologue : ce semblant de paradis dédié à la féminité peut vite devenir un enfer pour quiconque ne supporte plus les règles de la communauté… Avec cette novella, Katia Lanero Zamora fait tout simplement la critique de notre société où le corps féminin est trop souvent scruté, critiqué, analysé, pesé et soupesé (par les autres comme par soi-même). De quoi donner à chacune matière à réflexion sur la perception de notre corps et le rapport induit à l’alimentation… Une novella glaçante et percutante !

Re:Start – Katia Lanero Zamora – Mai 2025 – Argyll, collection RéciFs – Couverture réalisée par Anouck Faure

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Comme l’exigeait la forêt – Premee Mohamed

04 mercredi Juin 2025

Posted by Aurélie in Fantastique, Fantasy, Romans étrangers

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Comme l'exigeait la forêt, conseils de lecture, Critique de livre, idées de lecture, L'Atalante, lecture, Livre, Premee Mohamed, quoi lire, roman

Les premières phrases

« L’aube n’était pas encore levée quand ils vinrent la chercher.

Véris s’arracha à son lit dans les profondeurs d’un matin maritime, avec la lumière bleu profond qui inondait la petite maison, sans trace de soleil ; elle nagea, lui semblait-il, vers la lampe du couloir pour y porter une allumette ondoyante qui flambait mal ; elle descendit l’escalier à la nage.

La porte d’entrée cognait dans son chambranle à chaque coup, et des éclats de bois et de peinture s’en détachaient, comme si les visiteurs invisibles, au lieu de frapper, l’attaquaient avec un bélier. Elle était fermée de l’intérieur, mais les verrous et les barres commençaient à céder quand elle arriva. Elle l’ouvrit à la hâte, avec force jurons adressés aux clés trop vieilles, et écarta le battant. »

Impressions

Oserez-vous pénétrer dans les bois de l’Ormévère d’où nul ne revient ? Seule Véris Ronce y est déjà allée et en est revenue indemne, il y a des années de cela… Et voilà que le tyran lui ordonne d’y retourner car ses deux précieux enfants s’y sont perdus. Sa mission : les retrouver et les ramener, sinon le tyran fera tuer ses proches et tout son village… On ne peut rien refuser au tyran, alors Véris noue fermement ses cheveux, glisse dans sa poche un cube de charbon, une châtaigne et une petite sculpture en bois, et s’enfonce dans ces bois maudits. Il lui faudra faire attention aux créatures hideuses, aux apparences souvent trompeuses, à ce qui donne faim ou à ce qui fait peur… Et surtout, surtout, il lui faudra conserver son calme, et respecter les règles de ce lieu : ne pas couper de bois vivant, ne pas faire couler le sang d’un animal, accepter un échange si nécessaire, ne jamais négocier, ne jamais accepter de « cadeau ».

Comme j’ai aimé cette histoire aux allures de contes, à la fois poisseuse, envoûtante et effrayante, traitant de la domination des puissants, et du deuil. Une très bonne lecture !

Comme l’exigeait la forêt – Premee Mohamed – Mai 2025 – L’Atalante – Traduit de l’anglais par Marie Surgers – Couverture réalisée par Veronica Park

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Soma – Floriane Soulas

28 mercredi Mai 2025

Posted by Aurélie in Romans français, SF

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Ailleurs & Demain, conseils de lecture, Critique de livre, Floriane Soulas, IA, idées de lecture, lecture, Livre, quoi lire, Robert Laffont, roman, science fiction, SF, Soma, transhumanisme

Les premières phrases

« Debout sur le toit d’un bâtiment anonyme, rincée par la pluie, Risa se retourne une dernière fois sur les rues grises éclaboussées par les seules lumières des néons. Sous ses pieds, Neolutetia semble s’étirer à l’infini. Une ville de couleurs agressives et de dédales sous un ciel enfumé par les cheminées des usines. L’air y sent le métal rouillé, le parfum des simurêves et de l’opium que fument les Virtualiens, l’urine et les déchets.

Au loin, sur la butte, elle aperçoit les tours immenses de Méchatédrale. Ses arches et ses dômes paraissent jaillir d’un autre temps, lorsque l’on ne vénérait pas uniquement la capacité à ne pas succomber à la psychose et à encaisser des modifications corporelles absurdes. Elle prend un moment pour respirer, pour se préparer à quitter cette ville qui ne dort jamais, ne s’éteint jamais, et enfin retrouver la quiétude de l’Enclave. »

Impressions

J’aime de plus en plus le format de la novella ! Dernier coup de cœur en date, Soma de Floriane Soulas, autrice que j’adore et qui a le don de se renouveler à chaque nouvelle parution. Ici, elle se lance dans un univers cyberpunk respectant tous les codes du genre ! On y suit Risa, habitant dans la ville futuriste de Neolutetia, la seule cyborg à pouvoir se connecter à n’importe quelle interface homme-machine, avec l’aide de son IA Oni (dotée d’un masque de démon japonais) et de son logiciel traqueur Vor. Elle vit et travaille pour l’Enclave, un refuge pour tous les délaissés de la société, jusqu’au jour où elle fait une découverte pour le moins dérangeante…

Comme à son habitude, Floriane Soulas n’épargne pas ses personnages, encore moins ses lecteurs. La misère humaine, la cruauté, les inégalités, la violence envers les femmes sont au cœur de son récit. En seulement quelques pages, elle parvient à faire souffler un vent de révolte et à nous faire serrer les poings. Et puis, Risa est un personnage auquel on s’attache profondément, comme si on la connaissait depuis longtemps et que l’on ressentait ses douleurs et ses déchirements. Un tour de force dans ce format court qu’est la novella ! C’est donc avec une grande justesse que Floriane Soulas nous propose cette histoire cyberpunk féministe et sur(ré)voltée autour du transhumanisme et de ce qui fait de nous des êtres humains uniques. Je ne peux que vous conseiller de lire cette novella et de découvrir cette collection « Ailleurs & Demain » qui propose des textes courts de qualité.

Soma – Floriane Soulas – Mai 2025 – Robert Laffont (collection Ailleurs & Demain) – Couverture réalisée par Olivier Laude

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La mort de l’auteur – Nnedi Okorafor

12 lundi Mai 2025

Posted by Aurélie in Romans étrangers, SF

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Les premières phrases

« Quelle histoire vous intéresse, au juste ?

Honnêtement, je ne vois pas trop. Même après tout ce qui s’est passé, Zelu sera toujours Zelu pour moi, point barre. Ce que vous croyez savoir sur elle n’est que pure invention. La vie est courte. La fortune, éphémère. La notoriété, un simple tourbillon de poussière. Ce sont les gens qui rêvent et s’imaginent des choses lorsqu’ils prononcent votre nom, comme si c’était un objet tangible – ce qu’il n’est pas. Un nom n’est rien de plus qu’un nom. Un son.

Ce qui compte, c’est la famille. Sans famille, vous n’êtes rien. Rien qu’un débris qui chute à travers l’espace. Ni vu, ni connecté, ni collecté – inconnu, quel que soit le niveau de votre célébrité.

Zelu fera toujours partie de notre famille. Elle sera toujours ma sœur. Quoi qu’il advienne. »

Impressions

Avec La mort de l’auteur, Nnedi Okorafor propose un roman de SF qui devrait plaire aussi bien aux amateurs du genre qu’aux néophytes en la matière. Elle aborde en effet principalement la question de la création puis de l’appropriation d’une œuvre littéraire par ses lecteurs (le fameux concept de la mort de l’auteur de Roland Barthes). En ce sens, ce roman n’est pas sans rappeler des thématiques abordées par R.F. Kuang dans son thriller Yellowface.

Ici, Nnedi Okorafor construit son récit autour de trois niveaux de narration : le premier nous fait suivre le quotidien de Zelu, jeune femme paraplégique d’origine nigériano-américaine qui va subitement connaître le succès avec son roman de SF Robots rouillés ; le second nous propose des interviews de membres de sa famille ; le troisième nous transporte entre les pages de son roman Robots rouillés, aux côtés du robot Ankara et d’IA fantômes. Si les interviews des membres de sa famille m’ont au final peu intéressée (je dois dire que j’ai détesté quasiment toute sa famille !), les deux autres modes narratifs sont prenants, même si j’attendais un peu plus de la partie axée sur les robots et les IA.

Les thématiques abordées sont en tout cas passionnantes : handicap, IA, processus créatif, appropriation d’une œuvre par le public une fois publiée, rapport au corps, tolérance, empathie, humanité… L’héroïne est particulièrement émouvante dans ses questionnements et sa volonté de s’approprier son propre corps, d’oser faire des choix (même risqués), d’aller au bout de ses rêves en dépit du jugement des autres. J’avais d’ailleurs beaucoup d’appréhension et d’énervement face à ce qui lui arrivait, en particulier les réactions de sa famille face à ses choix. Le regard des autres (aussi bien des inconnus que de ses proches) sur son handicap est particulièrement bien décrit et révoltant. Ce fut au final une lecture assez éprouvante pour mes nerfs mais que je ne regrette pas.

Une citation marquante :
« Elle adore la science-fiction et lit goulûment. C’est d’ailleurs elle qui m’a expliqué en quoi ce genre littéraire est si important. En quoi il aborde la différence, permet de voir davantage, d’examiner la nature humaine et d’inventer demain. Sa seule existence m’a aidé à évoluer en tant qu’homme et en tant que personne. »

La mort de l’auteur – Nnedi Okorafor – Mars 2025 – Robert Laffont – traduit de l’anglais (USA) par Fabien Le Roy – Couverture réalisée par Victor Lejeune

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Chlorine – Jade Song

05 lundi Mai 2025

Posted by Aurélie in Fantastique, Romans étrangers

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Les premières phrases

« Vous n’êtes pas ici de votre plein gré. Vous êtes ici car je vous ai d’abord désirés. Je vous ai attirés à moi en usant intentionnellement de mes charmes : ma beauté éthérée, mon chant de sirène, mes tablettes de chocolat, ma queue d’écailles brodées dans la chair.

Oubliez tout ce que l’on vous a appris sur les sirènes. Cela fait trop longtemps que vous êtes gavés de contes de fées « tous publics », expurgés du sang et de la crasse de leurs versions originelles par des employés en costard. »

Impressions

Dès les premières phrases de son roman, Jade Song prévient ses lecteurs : Chlorine ne sera pas un conte de fées et son héroïne Ren Yu ne sera pas une sirène telle Ariel dans le dessin animé des studios Disney. Ici, les sirènes saignent, transpirent, se gavent de plats protéinés, font de la muscu, pleurent et souffrent en cachette, se tiennent bien droites et fières devant les autres. Car pour accéder au bonheur, il faut tout donner. Ren Yu l’a bien compris depuis toute petite : pour faire le bonheur de ses parents, elle donnera tout pour devenir la meilleure nageuse de son équipe, et ainsi décrocher une bourse d’études et être acceptée dans les meilleures universités du pays. Même si, pour cela, elle doit suivre les ordres insensés de son entraîneur, subir le mépris de ses camarades, subir les regards trop appuyés des hommes sur son corps parfait.

Lire Chlorine, c’est ressentir l’odeur du chlore imbibant la vie de Ren, souffrir à ses côtés comme en apnée. C’est surtout ressentir les bouleversements de l’adolescence, la dureté de la compétition sportive de haut niveau, les souffrances du corps féminin. Jade Song décrit tout cela de façon crue et réaliste, elle parle de règles, de tampons, de poils, de douleurs pelviennes, d’endométriose, de tout ce qui reste trop souvent tu et caché, alors que c’est la réalité. Chlorine fait l’effet d’une claque. C’est une lecture étouffante, malaisante, mais c’est aussi une lecture hypnotique et libératrice qui parle du désir d’être soi malgré les préjugés, de la transformation d’un corps pour pleinement se sentir soi-même. Un livre de body horror que je ne suis pas prête d’oublier…

Jade Song – Chlorine – 14 Mai 2025 – Argyll – traduit de l’anglais (USA) par Marie Koullen – Couverture réalisée par Anouck Faure

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Un corps d’avance – Lou Jan

28 lundi Avr 2025

Posted by Aurélie in Romans français, SF

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Les premières phrases

« Des lapiez strient le plateau sommital. Le calcaire affiche ses gerçures. La montagne souffre aussi du froid. Au bord du gouffre, je grelotte dans ma combinaison. La croix de zinc marque le début du vide. La promesse d’une chute de mille-huit-cents mètres. Je suis sur la margelle de la vie. Un corbeau se pose sur la branche métallique. Le trou noir de son œil absorbe mon âme fatiguée. Est-ce Shinigami ? Le dieu de la mort m’observe. Il s’assure que je pars bien au moment prévu par le destin. »

Impressions

Après avoir eu un coup de cœur pour son précédent roman La machine à aimer, je me suis empressée de découvrir le dernier roman de Lou Jan, toujours publié chez Critic. Et j’ai adoré ! J’avais envie de surligner au moins une phrase par page tant le propos du livre est riche en réflexions.

Ici, Lou Jan imagine un monde où les humains sont devenus des quasi immortels. Chacun a droit à dix vies de 75 ans, tout en gardant l’apparence de ses 20 ans. Seules conditions : à chaque « reset », on doit couper totalement avec sa vie d’avant, autrement dit ne jamais chercher à revoir ses proches, et accepter d’être envoyé dans un lieu imposé. De cette manière, chacun redémarre de zéro, gommant ainsi les inégalités. Surtout, en vivant sur plusieurs siècles, les humains ont appris à préserver leur environnement, personne ne souhaitant se réveiller dans un monde pollué ou détruit. C’est lors du premier reset de Jinseï, un Japonais, que s’ouvre l’histoire, et on le suit avec intérêt se reconstruire une vie en partant de rien, dans la ville de Lyon. Au fil de ses rencontres et de ses expériences, on voit alors émerger les limites et les complexités de ce qui apparaît au premier abord comme un rêve.

Encore une fois, Lou Jan frappe juste, avec sa plume vive, concise et ciselée. On sent qu’elle choisit avec soin ses mots pour toucher le lecteur et le faire réfléchir. Intelligence artificielle, immortalité, identité, rapport au corps, préoccupations environnementales, humanité, amours et amitiés, autant de thèmes abordés intelligemment. Et si certains passages surprennent (les interludes), ils font sens petit à petit, donnant une autre dimension à l’histoire, tout aussi intéressante.

Lou Jan – Un corps d’avance – Avril 2025 – Critic – Couverture réalisée par Aurélien Police

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Le Livre des Portes – Gareth Brown

24 jeudi Avr 2025

Posted by Aurélie in Fantastique, Romans étrangers

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Les premières phrases

« Chez Kellner Books, dans le quartier new-yorkais de l’Upper East Side, quelques minutes avant sa mort, John Webber lisait Le Comte de Monte-Cristo. Il était assis à sa place habituelle au centre de la librairie, son manteau soigneusement plié sur le dossier de sa chaise, le roman ouvert sur la table devant lui. Il s’interrompit un instant pour boire une gorgée de son café et referma le livre en y glissant un marque-page en cuir souple. »

Impressions

J’avais déjà repéré ce livre à sa sortie en VO. C’est donc sans grande surprise que je me suis jetée sur sa version française publiée par Sonatine. Si la couverture et le jaspage sont déjà très prometteurs, sachez que l’histoire a su combler toutes mes attentes de lectrice. Car, à mon sens, Le Livre des Portes est le roman parfait pour tous les passionnés de lecture. C’est un roman merveilleux que je n’avais aucune envie de refermer (mais bon, il faut bien aller travailler de temps en temps…) et que je rouvrais avec un immense plaisir. Imaginez : une jeune libraire se voit remettre un petit livre magique, capable de la transporter là où elle le souhaite, rien qu’en ouvrant une porte… Mais évidemment, comme tout objet magique, il comporte des risques…

J’ai tout adoré dans ce roman : l’idée de départ, les thèmes abordés (à commencer par le voyage dans le temps et la magie des livres bien sûr), tout comme les personnages auxquels je me suis fortement attachée. Que vous soyez libraire, bibliothécaire, ou encore lecteur assidu, vous ne pourrez qu’avoir un coup de foudre pour ce roman de Gareth Brown. Un roman fantastique tout simplement merveilleux !

Gareth Brown – Le Livre des Portes – Avril 2025 – Sonatine – traduit de l’anglais (Écosse) par Julie Sibony

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The Sword of Kaigen – M.L. Wang

14 lundi Avr 2025

Posted by Aurélie in Fantasy, Romans étrangers, SF

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Calix, conseils de lecture, Critique de livre, Fantasy, idées de lecture, Japon, lecture, Livre, ML Wang, quoi lire, roman, The Sword of Kaigen

Les premières phrases

« L’ascension vers le lycée était éprouvante. Huit cent vingt et une marches. Mamoru avait compté une fois en montant, ce qui n’était pas facile quand on devait se concentrer pour ne pas basculer du haut d’une montagne. Pour la plupart des combattants de quatorze ans, ce chemin sinueux mettait les nerfs à rude épreuve, mais Mamoru, avec ses jambes souples et son énergie débordante, se réveillait chaque matin impatient de relever ce défi. »

Impressions

Envie d’un one-shot de Dark Fantasy d’inspiration japonaise, à la fois inventif, sanglant et émouvant ? Découvrez The Sword of Kaigen ! Suivez la famille Matsuda (une lignée de guerriers) alors qu’un danger approche pouvant bien faire basculer sa foi en l’Empire. Surtout, allez à la rencontre de Misaki, une héroïne comme on en voit rarement en Fantasy (adulte et mère de famille), de son fils Mamoru, et de son mari, Takeru. Des personnages fouillés et plein de failles qui resteront à jamais dans mon cœur !

Cette lecture forte en émotions oscille entre scènes familiales et scènes de combats, entre passé et présent, le tout avec un petit côté « Avatar, le dernier maître de l’air » mais en version résolument adulte. Une pépite de Fantasy, riche en surprises, que j’ai pris un plaisir fou à lire !

Seul bémol : la présence de nombreuses coquilles. C’est vraiment dommage compte tenu de la qualité du texte et de sa traduction.

M.L. Wang – The Sword of Kaigen – Février 2025 – Calix – traduit de l’anglais par Emmanuel Chastellière

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