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Les premières phrases
« Quand je repense aux années que j’ai passées à Pelagoya, je me souviens surtout du printemps. Au mois de mai, au petit matin, l’eau de la Lina est déjà tiède et de paresseux lambeaux de brume semblent rechigner à se dissiper. L’après-midi, avec les camarades, nous allions nous baigner une fois sortis de la classe et les obligations accomplies. Nous y passions des heures, sans compter le temps. Aucun d’entre nous n’avait de montre. Le compte du temps était la responsabilité des adultes. »
Circonstances de lecture
Parce que lire une utopie fait du bien au moral.
Impressions
Imaginez une société basée sur le respect de l’environnement, l’abolition de la propriété privée et le salaire universel. Un futur souhaitable ? C’est en tout cas cette douce utopie que nous propose Camille Leboulanger dans ce pavé de quelque 600 pages à déguster lentement, tant on se plaît à Pelagoya, Antonia ou encore à Opera. Voici un roman de SF qui fait un bien fou tout en questionnant avec justesse sur un modèle de vie possible où les humains ont le minimum d’impact possible sur la planète. Certaines idées risquent de heurter (à commencer par la conception de la famille et du contrôle des naissances). Reste qu’elles permettent de poser des questions pertinentes, sans tabou.
C’est aussi un récit de vie, celle d’Umo, de l’insouciance de l’enfance, aux doutes et joies de l’âge adulte, au gré de ses rencontres et de ses changements de vies. Une personne que je ne suis pas prête d’oublier, tout comme Gob, Ulf, Livia, Kaze, Silje, Ingrid ou encore Pontus.
Un roman d’une humanité et d’une émotion folle. A lire et faire lire pour, peut-être, ouvrir les portes d’une remise en cause de notre mode de vie actuel, basé sur la surconsommation et le toujours plus. Découvrez cette société où l’on prend le temps, le temps d’apprendre à son rythme, le temps de chercher sa voie (ses voies), le temps de changer de métier, le temps d’explorer le monde, le temps de connaître les autres et de se connaître soi-même. Une société où l’on prend le temps de vivre et d’aimer, tout simplement, sans détruire ce qui nous entoure.
Camille Leboulanger – Eutopia – Argyll – Octobre 2022