Survivantes – Cédric Sire

Étiquettes

, , , , , , , , , ,

Les premières phrases

« Son sifflotement ne la quitterait jamais.

Cet air familier évident, dont Kate, comme tout le monde, ignorait le nom exact.

Une mélodie si douce…

Kate a mis du temps à accepter qui elle est.

Au début, elle était une proie. Elle agissait comme une proie, comme toutes les autres. N’était-elle pas du « sexe faible » ? Un être fragile, forcément. Blonde, mince, plutôt jolie de l’avis général. Une victime désignée pour tous les porcs, tous les forceurs ayant besoin de se rassurer sur leur virilité. Parce qu’elle était femme, justement, elle a toujours soutenu que la vie est plus précieuse que tout. Que la tolérance doit s’imposer pour sauver le monde. C’est la raison qui l’a poussée à vouloir être psychologue, dès son adolescence. Tout ce qu’elle souhaitait, c’était aider les autres, leur permettre de surmonter leurs traumatismes par la parole et l’acceptation de leurs propres fantômes.

Au début, oui…

Avant.

Avant le sifflotement.

Toujours ce même air.

Chaque fois qu’il arrivait… »

Impressions

Rares sont les auteurs de thrillers que je lis systématiquement, à chaque nouvelle parution. Cédric Sire en fait partie. Il a la particularité d’écrire des romans diablement bien rythmés, avec des chapitres courts et sans temps mort, tout en dressant un portrait précis de ses personnages, l’aspect psychologique étant une des ses grandes forces.

Avec Survivantes, Cédric Sire nous entraîne dans une histoire de vengeance. Un groupe de femmes ayant toutes subies des atrocités de la part d’hommes sadiques décide de les retrouver pour se venger. Ainsi, espèrent-elles, elles pourront arrêter de juste survivre, et recommencer à vivre, tout simplement. Évidemment, leur plan ne se passe pas comme prévu… Ici, Cédric Sire part de deux constats bien réels : les crimes commis contre les femmes, et le manque de réaction du système judiciaire. Que faire quand la police et la justice se sont avérées inutiles, voire condescendantes ? Que faire pour reprendre sa vie en main quand on est passé tout près de la mort ? Comment dépasser le traumatisme d’actes aussi cruels ? Est-ce au moins possible ?

Voici assurément une lecture dont je ne ressors pas indemne… Le parcours de ces quatre femmes restera longtemps gravé en moi. Lire Survivantes, c’est accepter de se faire malmener. Attention donc si vous êtes sensible ! Ce thriller n’épargne pas ses lecteurs, d’autant que vous vous attacherez forcément à Kate, Farrah, Tanya et Cheryl. Encore une fois, l’auteur toulousain livre un thriller addictif, à la fois sanglant et révoltant.

Cédric Sire – Survivantes – Janvier 2025 – Michel Lafon

La Migration annuelle des nuages – Premee Mohamed

Étiquettes

, , , , , , , , , ,

Les premières phrases

« On ne le nomme pas et on ne lui donne pas de nom. Entre eux, ils doivent utiliser des noms. Je ne sais pas comment se fait appeler le mien et, s’il me le disait, j’essaierais d’oublier, je le jure. Ce ne serait pas comme le nom secret des chiens, qu’enfant je souhaitais si fort apprendre.

Mais le nom sur cette enveloppe est le mien, indéniablement, imprimé en noir, bien net, sur le papier immaculé qui tremble entre mes doigts tétanisés. Imprimé par une machine. Dedans, la lettre et la sphère. Exactement comme dans les histoires. »

Impressions

Vous connaissez mon amour pour les romans post-apo. Alors, quand c’est en plus L’Atalante aux manettes, et dans un format novella, je ne peux qu’être conquise !

Au cœur du Canada, vit une communauté de survivants, et c’est là que réside Reid, une jeune fille porteuse, comme sa mère et d’autres humains, d’un parasite – un « cad » – vivant en symbiose avec son corps et ayant une influence plus ou moins consciente sur son comportement. Son quotidien se voit bouleversé par l’arrivée d’une lettre d’admission dans une mystérieuse université. Si l’envie d’y aller est forte, comment pourrait-elle abandonner sa mère ? Et puis, cette université existe-t-elle vraiment ? Ne serait-ce pas un piège pour l’attirer en dehors de la communauté où elle vit en sécurité ? À moins que ça ne soit l’unique occasion de trouver un remède pour contrer le parasite ? Ce premier tome est une jolie mise en bouche dans cet univers post-apo esquissé avec justesse par l’autrice indo-caribéenne Premee Mohamed. Vivement la suite en mars !

Premee Mohamed – La Migration annuelle des nuages – Janvier 2025 – L’Atalante (traduit de l’anglais par Marie Surgers)

La maison biscornue – Gwen Guilyn

Étiquettes

, , , , , , , , , ,

Les premières phrases

« Pas qu’ils l’utilisent souvent, cette porte. Mais quand même. Où est-que la maison a pu la fourrer, encore ? Normalement, le Pahr s’inquièterait pas. La maison, elle aime turlupiner. C’est jamais bien méchant, hein. Les godillots qui disparaissent de là où ils étaient rangés. L’eau qui sort un peu fort du robinet et tape sur la figure. Des enfanteries. Bon, parfois quand l’est grogneuse, là, elle mord méchant, d’accord, mais c’est pas commun non plus. Faut bien que la maison cultive son respect.

Mais là, le Pahr a regardé, et la porte est nulle part. »

Impressions

Voici un roman surprenant. Attirée tout d’abord par la couverture (signée Anouck Faure), j’ai décidé d’en lire les premières lignes et ce langage bizarre m’a aussitôt happée. Et me voilà à dévorer ce roman écrit d’une plume originale par Gwen Gwilyn.

Tout commence par le Pahr qui n’arrive plus à mettre la main sur la porte de la maison. La Mahrgrand, elle le prend pour un bon à rien. Pas capable de retenir le Fils qui est parti, pas capable de bien élever ses Filles. Et parlons-en d’ailleurs de ses Filles. Normalement, il devrait y en avoir qu’une. À quoi elle sert l’aut’ Fille ? Et l’Ongre là, qui fait que donner des coups de pieds aux murs, à rire bêtement, il sert pas à grand chose non plus. Et maintenant qu’il n’y a plus de porte, qu’est-ce qu’on va faire ? C’est que la maison, elle déblatère sans arrêt, elle a la bougeotte de ses murs, elle hésite pas à tout tarabiscoter de l’intérieur. Faudrait pas que la famille, elle fasse n’importe quoi, sinon la maison pourrait bien avoir envie de les bouffer tout cru !

Vous l’aurez compris, ce roman a son parler bien à lui et c’est un régal ! C’est une lecture étrange, malaisante par moments, qui flirte avec l’horrifique pour nous proposer au final une très bonne critique des carcans familiaux. C’est en tout cas comme cela que je l’ai compris. Cette lecture va assurément rester longtemps dans ma mémoire.

Gwen Guilyn – La maison biscornue – Octobre 2024 – Les éditions du Panseur

Aatea – Anouck Faure

Étiquettes

, , , , , , , ,

Les premières phrases

«  Le silence éclabousse tout.

Ses émanations dansent sur les visages des navigateurs, des serviteurs et des dames de cour. Elles s’insinuent aux quatre coins du dais qui abrite le pont du trimaran royal. La flotte même s’est tue ; les coques des navires se balancent sans un murmure au rythme des flots. Mains crispées sur les accoudoirs de son haut fauteuil orné de nacre, Kanume scrute chacune des silhouettes prosternées devant elle. Dans les regards baissés et les bouches closes, elle lit l’attente, l’espoir. L’épuisement de deux ans de navigation dans la Nuée. » 

Impressions

Après La Cité diaphane, Anouck Faure revient avec un texte inoubliable, qui vous laissera un goût de sel sur les lèvres et un vent de liberté dans le cœur.

Partez donc à l’aventure avec Aatea, ce navigateur hors pair, considéré malgré tout comme un paria et un esclave par son peuple, car né sur les flots. Voguez avec lui sur les eaux de la Nuée, cet étrange monde aquatique qui semble comme suspendu au-dessus du vide, et dans lequel émergent quelques îles vivantes. Avec lui, suivez les courants de la Nuée, ressentez le langage des îles et des créatures marines. Vous rencontrerez à ses côtés des personnages inoubliables, vous ressentirez le froid de plus en plus mordant qui pénètre les chairs, vous éprouverez peut-être vous aussi la révolte qui gronde, et ce sentiment fou d’aller de l’avant, de voyager toujours plus loin pour découvrir ce qui se cache au-delà du monde connu. Avec un seul mot d’ordre : vivre libre, si c’est possible. Vivre libre et ressentir toute la beauté qui se tapit au creux des flots et au cœur des êtres vivants.

Lire Aatea, c’est se laisser porter au sein de la Nuée, découvrir un univers marin empreint d’une magie vibrante laissant la nature s’exprimer tout son saoul. Ce roman fleurant bon l’océan vous fera vivre une aventure unique, tout simplement magnifique.

À noter : les belles illustrations intérieures signées Anouck Faure, et la couverture signée Xavier Collette. 

Anouck Faure – Aatea – Janvier 2025 – Argyll

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Le pays sans lune – Simon Jimenez

Étiquettes

, , , , , , , , , ,

Simon Jimenez - Le pays sans luneLes premières phrases

«  Avant que tu arrives,

tu te souviens de ta lola, en train de fumer. Tu te souviens de l’odeur de son tabac séché, qui ressemblait au foin après l’orage. Le doux froissement du papier à rouler. Le frottement de l’allumette, qu’elle grattait parfois contre la peau de lézard de sa jambe, pour t’impressionner. Tu te souviens de ce rituel. »

Impressions

J’ai tout simplement été bluffée par ce roman qui a obtenu le British Fantasy Award. La maîtrise de la narration ainsi que la beauté de la plume hissent ce livre tout en haut de mes coups de cœur en Fantasy.

L’histoire peut paraître classique : le peuple du Pays sans lune (inspiré de l’Asie) survit tant bien que mal sous le joug d’un empereur cruel et de ses fils tout aussi cruels et sanguinaires, tous dotés de pouvoirs hors normes hérités d’une déesse prisonnière dans les sous-sol du palais. Jusqu’au jour où le vol de l’oiseau de l’empereur conduit à ébranler le pouvoir en place. Deux figures de l’ombre émergent alors : Jun, le soldat masqué, et Keema, le paria manchot. Deux figures que j’ai adoré suivre dans leurs périples !

Là où Simon Jimenez parvient à transformer son histoire en un récit inoubliable, c’est dans sa maîtrise de trois niveaux différents de narration : un homme (vivant dans un présent ressemblant au nôtre) raconte le récit du Pays sans lune narré à la fois par sa grand-mère (sa lola), et par une troupe de théâtre dansé auquel il assiste à la représentation dans un rêve. Le tout est entrecoupé de témoignages à la première personne de fantômes du passé donnant leur point de vue sur le récit. Et, au final, cette richesse narrative transforme ce roman en un texte inoubliable, qui n’est pas sans me rappeler ce que j’avais éprouvé en lisant Confiteor de Jaume Cabré. Lisez donc ce chef d’œuvre de dark fantasy, remarquablement traduit par Patrick Dechesne !

Simon Jimenez – Le pays sans lune – Avril 2024 – J’ai lu (traduit de l’anglais (États-Unis) par Patrick Dechesne)

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Les Miracles du bazar Namiya – Keigo Higashino

Étiquettes

, , , , , , ,

Keigo Higashino - Les Miracles du bazar NamiyaLes premières phrases

«  C’était Shota qui avait proposé qu’ils aillent dans la vieille bicoque. Elle n’était pas loin, et parfaite.

– Comment ça, pas loin et parfaite ? demanda Atsuya en le toisant de haut.

Il était plus grand que Shota dont le visage avait gardé quelque chose d’enfantin.

– Elle est pas loin, et parfaite pour se planquer. Je suis tombé dessus par hasard quand je suis venu en reconnaissance. Même si je n’ai pas du tout pensé qu’on en aurait besoin.

– Je vous demande pardon à tous les deux, dit Kohei, qui regardait en se faisant tout petit la veille Crown arrêtée au bord de la route. Je ne m’attendais pas à ce que la batterie lâche.

Atsuya soupira.

– A quoi bon dire ça maintenant ?

– Quand même, je comprends pas. Elle marchait bien jusqu’à ce qu’on arrive ici, et on n’a pas laissé les phares allumés non plus.

– Elle était en fin de course, fit Shota. T’as vu le compteur ? La bagnole a plus de cent mille kilomètres. Elle était quasi morte. Ça l’a achevée, de venir jusqu’ici. Je t’avais pourtant dit d’en prendre une neuve si t’en volais une. « 

Circonstances de lecture

Parce que cette couverture invite à la lecture.

Impressions

Keigo Higashino est un auteur japonais de romans policiers. C’est ici sa première incursion dans le domaine du roman fantastique et c’est une réussite.

On y suit trois jeunes garçons qui ont commis un méfait et qui décident de se cacher pour la nuit dans un magasin abandonné, le bazar Namiya. Sauf que leur nuit est interrompue par une lettre que quelqu’un glisse dans la fente du rideau métallique du bazar… Une lettre demandant conseil à l’ancien propriétaire des lieux, une lettre du passé écrite quelque 32 ans plus tôt… La première de plusieurs lettres…

Voici une histoire teintée de réalisme magique, un roman touchant, prônant l’écoute, l’entraide et la tolérance. C’est aussi un livre sur la transmission, et la rédemption. Un très beau livre à offrir, à lire et relire pour comprendre toutes les imbrications entre les différents protagonistes.

« J’ai eu pour la première fois de ma vie l’impression que je servais à quelque chose. »

Keigo Higashino – Les Miracles du bazar Namiya – Babel – Octobre 2021

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Citadins de demain – Claire Duvivier

Étiquettes

, , , , , , , , , , , ,

Claire Duvivier - Citadins de demainLes premières phrases

«  Je suis le produit d’une expérience éducative.

Une expérience telle qu’il n’aurait pu en exister que dans ma ville et pour ma génération. Car c’est à peu près à l’époque de ma naissance que les choses se mirent à changer pour Dehaven.  » 

Circonstances de lecture

Parce que cette série traîne dans ma PAL depuis la parution de ce premier tome, en octobre 2021 !

Impressions

Pourquoi ai-je attendu aussi longtemps pour me plonger dans ce cycle de la Tour de Garde ?! Écrit à quatre mains par Claire Duvivier et Guillaume Chamanadjian (trois tomes chacun), ce cycle se décline autour de deux capitales (Dehaven, la capitale du Nord, et Gemina, la capitale du Sud), un projet pour le moins original et ambitieux. Voilà donc que je me lance – enfin ! – dans le premier tome de la trilogie Capitale du nord et je suis conquise ! J’ai tout aimé : le trio de personnages principaux, le portrait de cette ville portuaire ultra-organisée, le mystère autour de la ville-miroir (Nevahed), et les multiples réflexions soulevées par l’autrice. On y parle d’éducation, de colonialisme, des inégalités sociales, de la gestion d’une ville et de son architecture, de la place de la femme dans la société, ou encore du libre arbitre. Le tout saupoudré d’un soupçon de fantastique, avec la découverte de cette ville-miroir. Quant à la fin… Elle est tout simplement incroyable ! Et je me retiens de ne pas sauter directement sur le tome 2…

Claire Duvivier – Citadins de demain – Octobre 2021 – Aux Forges de Vulcain (Mars 2023 au Livre de Poche)

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Carbone & Silicium – Mathieu Bablet

Étiquettes

, , , , , , , , , ,

Mathieu Bablet - Carbone et SiliciumLes premières phrases

«  On me demande souvent comment est né le projet « Carbone & Silicium ». Au commencement, nous avons nourri nos intelligences artificielles avec le plus de données possible, créant ainsi des puits de connaissances parfaitement inutiles. Alors, qu’est-ce qu’il nous manquait ? Quelle était la différence entre une quantité gigantesque de données et l’intelligence ?

Comment rendre notre I.A. humaine ? »

Circonstances de lecture

Parce que cette BD est une lecture indispensable en SF.

Impressions

Waouh ! Voilà ma réaction en refermant Carbone & Silicium, après l’avoir lue d’une traite un dimanche matin. Cette BD est une pépite, aussi bien sur le fond que sur la forme. Les planches de Mathieu Bablet sont superbes, et l’histoire l’est tout autant. En racontant le futur probable de l’humanité à travers le regard de deux I.A., Mathieu Bablet nous projette dans un avenir crédible, tout en nous montrant deux points de vue radicalement différents sur l’espèce humaine. Celui de Carbone, la sédentaire qui croit au changement, et Silicium, le nomade qui entreprend le tour du monde, loin des hommes. Conçus tous deux par la même équipe de chercheurs, ils ont ainsi paradoxalement chacun leur propre individualité et la confrontation de leurs points de vue est particulièrement intéressante. Plusieurs décennies passent entre chaque partie de la BD, nous faisant faire des bonds temporels sur une Terre de plus en plus peuplée et ravagée. Mathieu Bablet aborde ici les grandes problématiques actuelles de notre siècle avec brio et sans tabou (et parfois avec violence) : l’évolution des I.A., le capitalisme à outrance, le libre arbitre, le réchauffement climatique, la réalité augmentée, les mondes virtuels, l’individualité… Une lecture tout à la fois éprouvante et émouvante, qui laisse à méditer sur l’avenir que l’on souhaite pour les jeunes générations actuelles et futures, et pour la planète. C’est aussi une magnifique histoire d’amour.

Mathieu Bablet – Carbone & Silicium – Août 2020 – Ankama / Label 619

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Archives de l’exode – Becky Chambers

Étiquettes

, , , , , , , , , , ,

archives_EXODE_2022_carton_dos34.inddLes premières phrases

«  « Maman, je peux aller voir les étoiles ? »

Tessa se détourna de son petit établi pour regarder sa fille plus petite encore. « Pour le moment, je ne peux pas t’y emmener, ma puce. » Du menton, elle désigna le robot nettoyeur qu’elle s’efforçait de ranimer. « Je veux terminer avant l’appel de ton oncle Ashby. »

Aya sautillait sur place. De toute sa vie, elle n’avait jamais été immobile, ni quand elle dormait, ni quand elle était malade, ni même quand elle était encore dans le ventre de Tessa. « Je n’ai pas besoin de toi, dit Aya. Je peux y aller toute seule. »

L’affirmation débordait d’une assurance qui fit lâcher son tournevis à Tessa. La phrase « Je n’ai pas besoin de toi » lui serra le cœur, mais c’était là pour ça, non, les parents ? Pour aider les enfants à se passer d’eux ? »

Impressions

Tome 3 de la saga des Voyageurs, Archives de l’exode se focalise sur la vie au sein de la Flotte d’exode, infrastructure vieillissante composée de nombreux vaisseaux, à bord desquels les Humains ont fui la Terre il y a des siècles pour trouver refuge dans l’espace. Ici, les Spatiaux font perdurer leurs traditions. S’ils sont nombreux à ne pas s’imaginer quitter la Flotte, beaucoup tentent l’aventure ailleurs, sur une planète notamment, pour essayer de trouver leur place.

Becky Chambers donne le ton dès le premier chapitre. Si vous pensiez vous lover dans une lecture réconfortante, détrompez-vous ! Ce troisième opus est beaucoup plus sombre que les deux premiers tomes de la saga. Il y sera notamment question de traumatismes, d’accidents spatiaux, de migrations, et de la place de la mort dans nos vies. Mais Becky Chambers est une reine en SF et, encore une fois, elle parle comme personne du vivre ensemble, de tolérance et du sens de la vie. Alors, si elle bouscule ses lecteurs, elle le fait avec un humanisme fou. Vous passerez par tout un éventail d’émotions en lisant ce space opera centré sur des gens ordinaires.

Becky Chambers – Archives de l’exode – Mars 2023 pour l’édition collector – L’Atalante (traduit de l’anglais par Marie Surgers)

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Le Changelin – Victor LaValle

Étiquettes

, , , , , , , , , , , ,

Victor Lavalle - Le ChangelinLes premières phrases

«  Ce conte de fées débute en 1968, pendant la grève des éboueurs. Au mois de février, les agents de propreté de la ville de New York refusèrent huit jours durant de collecter les déchets. Cent mille tonnes d’ordures s’amoncelaient sur les trottoirs et se déversaient sur la chaussée. Les rats accompagnaient les coureurs dans leur jogging matinal. Des feux de poubelles troublaient l’atmosphère. Les cinq arrondissements avaient été laissés pour morts. Pourtant, l’air était imprégné d’une magie singulière, puisque ce fut le moment où Lillian et Brian se rencontrèrent. L’un et l’autre avaient dû quitter leur lointaine contrée pour se retrouver ensemble dans le Queens. Ni l’un ni l’autre n’aurait pu deviner le chaos que leur amour allait engendrer. »

Impressions

Livre d’horreur multiprimé (Prix Locus du meilleur roman d’horreur, World Fantasy Award et British Fantasy du meilleur roman d’horreur), Le Changelin faisait partie de mes grosses attentes en cette fin d’année. Et je dois dire qu’il a répondu parfaitement à mon désir de frissons, même si je le considère au final plus comme un roman social que comme un roman horrifique.

Tout commence comme un conte de fées pour ensuite basculer dans une ambiance de plus en plus sombre, avec des scènes bien glauques, effrayantes et horribles ! Victor LaValle nous embarque dans une histoire fantastique qui fait froid dans le dos. Il entraîne un jeune couple, Apollo et Emma, nouvellement parents, dans une spirale de noirceur infernale. Quand Emma se met à se comporter de plus en plus bizarrement, leur bonheur bascule et Apollo voit sa vie bouleversée.

À travers ce roman fantastique, Victor LaValle dénonce les travers de notre société (racisme, individualisme, place de la femme dans le couple et dans le monde professionnel, les non-dits au sein d’une famille, l’exploitation des réseaux sociaux…). Notre héros (et la figure du père parfait) en prendra également pour son grade, tout comme l’image idéalisée de la parentalité. Jeunes (ou futurs) parents, attention ! Certaines scènes pourraient vous heurter… Maintenant que vous êtes prévenus, foncez lire ce roman ! Une fois commencé, vous aurez bien du mal à le lâcher !

Victor LaValle – Le Changelin – Novembre 2024 – Actusf (traduit de l’anglais par Claire Chevalier)

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer