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Une putain d’histoire – Bernard Minier

17 mercredi Août 2016

Posted by Aurélie in Policiers / Thrillers, Romans français

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Bernard Minier, Critique de livre, idées de lecture, lecture, Livre, Pocket, Policiers / Thrillers, quoi lire, roman, Thriller, Une putain d'histoire, XO Editions

Bernard Minier - Une putain d'histoireLes premières phrases

«  Au commencement est la peur.

La peur de se noyer.

La peur des autres – ceux qui me détestent, ceux qui veulent ma peau.

La peur de la vérité, aussi.

Au commencement est la peur

Je ne retournerai jamais sur l’île. Même si Jennifer Lawrence en personne venait à sonner à ma porte et me suppliait d’y retourner, je ne le ferais pas.

Autant vous le dire tout de suite : ce que je vais vous raconter va vous paraître incroyable. Ce n’est pas une histoire banale, je lui dis. Ça non. C’est une putain d’histoire. Ouais, une putain d’histoire… 

Une vision à présent, pour vous mettre comme qui dirait en appétit : une main émergeant de l’abîme, tendue vers le ciel, pâle, doigts écartés, avant qu’elle ne s’enfonce définitivement dans les flots. Le vent du large rugit autour de moi, la pluie et les embruns me cinglent tandis que je nage et m’éloigne de cette main spectrale – que je nage, tente de nager, soulevé, emporté par les vagues, les creux de trois mètres, les crêtes écumantes, vers la pointe de l’île, toussant, hoquetant, grelottant, à demi noyé.

Au commencement est la peur.  »

Circonstances de lecture

Un thriller vivement conseillé par un ami.

Impressions

Voilà un thriller qui porte très bien son nom. Car Bernard Minier nous raconte vraiment ici une putain d’histoire ! Attention, si vous commencez à le lire, vous aurez du mal à le lâcher tant le rythme est soutenu. C’est bien simple, j’avais l’impression de le lire sans respirer. « Une putain d’histoire » se dévore le souffle coupé. L’écriture porte le lecteur – haletant comme son héros – jusqu’aux toutes dernières pages. C’est là que l’on reconnait un très très bon thriller.

L’histoire : un ado de 16 ans se voit devenir le principal suspect du meurtre de sa petite amie. Sur une île où tout le monde se connaît, sur laquelle on ne peut entrer et sortir qu’en ferry, pas facile de supporter les regards malveillants et soupçonneux. D’autant qu’Henry a été élevé par un couple de femmes et les préjugés ont la vie dure… Avec ses meilleurs amis, il va tout faire pour prouver son innocence et retrouver le coupable. Au risque de découvrir des secrets des plus sombres…

Un thriller que je vous recommande vivement !

Un passage parmi d’autres

 Ici, tout le monde connaît toute le monde. On est entre soi. C’est une des particularités de notre île : contrairement à Seattle ou à Vancouver, ou même à Bellingham, les gens d’ici laissent leur porte ouverte quand ils vont faire leurs courses, et même parfois quand ils dorment. Bien sûr, les luxueuses résidences secondaires d’Eagle Cliff et de Smugglers Cove – qui sont fermées sept mois sur douze tout en accaparant les anses les plus pittoresques de l’île – sont un peu mieux protégées, mais à peine. Il faut dire que notre île est genre « forteresse naturelle ». Pour commencer, elle n’est pas fastoche d’accès : il faut une bonne heure de ferry à partir d’Anacortes pour rejoindre East Harbor et, à partir de là, il n’y a pas plus d’une dizaine de routes et autant de pistes carrossables interdites aux promeneurs, avec à l’entrée des chaînes rouillées ou des barrières sur lesquelles on peut lire PROPRIÉTÉ PRIVÉE. Ensuite, il n’y a pas tant d’endroits que ça où un bateau peut accoster. Et puis, il est interdit de camper, il n’y a que deux hôtels et, à la belle saison, la plupart des touristes dorment chez l’habitant.

Comme je l’ai dit, tout le monde connaît tout le monde. Les gens d’ici n’ont pas de secrets. Ou alors ils sont contraints de les enfouir au plus profond d’eux-mêmes.

C’est ça, Glass Island. C’est du moins ce que je croyais.

Bernard Minier – Une putain d’histoire – mai 2016 (Pocket)

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Nymphéas Noirs – Michel Bussi

27 samedi Sep 2014

Posted by Aurélie in Policiers / Thrillers, Romans français

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Critique de livre, Michel Bussi, Nymphéas noirs, Pocket, Presses de la Cité, roman

Michel Bussi - Nymphéas NoirsLes premières phrases

«  Trois femmes vivaient dans un village.

La première était méchante, la deuxième était menteuse, la troisième était égoïste.

Leur village portait un joli nom de jardin. Giverny.

La première habitait dans un grand moulin au bord d’un ruisseau, sur le chemin du Roy ; la deuxième occupait un appartement mansardé au-dessus de l’école, rue Blanche-Hoschedé-Monet ; la troisième vivait chez sa mère, une petite maison dont la peinture aux murs se décollait, rue du Château-d’Eau.

Elles n’avaient pas non plus le même âge. Pas du tout. La première avait plus de quatre-vingts ans et était veuve. Ou presque. La deuxième avait trente-six ans et n’avait jamais trompé son mari. Pour l’instant. La troisième avait onze ans bientôt et tous les garçons de son école voulaient d’elle pour amoureuse. La première s’habillait toujours de noir, la deuxième se maquillait pour son amant, la troisième tressait ses cheveux pour qu’ils volent au vent.

Vous avez compris. Toutes les trois étaient assez différentes. Elles possédaient pourtant un point commun, un secret, en quelque sorte : toutes les trois rêvaient de partir. Oui, de quitter Giverny, ce si fameux village dont le seul nom donne envie à une foule de gens de traverser le monde entier juste pour s’y promener quelques heures. 

Vous savez bien pourquoi. A cause des peintres impressionnistes.

La première, la plus vieille, possédait un joli tableau, la deuxième s’intéressait beaucoup aux artistes, la troisième, la plus jeune, savait bien peindre. Très bien, même.

C’est étrange, vouloir quitter Giverny. Vous ne trouvez pas ? Toutes les trois pensaient que le village était une prison, un grand et beau jardin, mais grillagé. Comme le parc d’un asile. Un trompe-l’œil. Un tableau dont il serait impossible de déborder du cadre. En réalité, la troisième, la plus jeune, cherchait un père. Ailleurs. La deuxième cherchait l’amour. La première, la plus vieille, savait des choses sur les deux autres. « 

Circonstances de lecture

Une jolie découverte. Roman choisi sur les conseils d’une lectrice de ce blog, et parce que l’histoire se déroule à Giverny.

Impressions

Cela faisait longtemps qu’un policier ne m’avait pas surprise à ce point. Si souvent je suis déçue par la chute des romans policiers, ici c’est loin d’être le cas. Le suspens dure jusqu’aux dernières pages, et la fin se dévoile de bien jolie manière, comme si un magicien nous laissait soudain voir l’envers du décor et tous les rouages de son tour ! Une belle surprise.

Dans « Nymphéas noirs », Michel Bussi nous transporte à Giverny, au cœur du village où Claude Monet passa une grande partie de sa vie à peindre ses célèbres Nymphéas. Si vous avez déjà visité ce village, vous serez heureux d’y retrouver les lieux que vous connaissez, du célèbre jardin, à la maison du peintre en passant par le Moulin des Chennevières. C’est un policier, mais pas seulement… C’est aussi une belle promenade sur les pas du peintre impressionniste.

Un passage parmi d’autres

 L’eau claire de la rivière se colore de rose, par petits filets, comme l’éphémère teinte pastel d’un jet d’eau dans lequel on rince un pinceau.

– Non, Neptune !

Au fil du courant, la couleur se dilue, s’accroche au vert des herbes folles qui pendent des berges, à l’ocre des racines des peupliers, des saules. Un subtil dégradé délavé…

J’aime assez.

Sauf que le rouge ne vient pas d’une palette qu’un peintre aurait nettoyée dans la rivière, mais du crâne défoncé de Jérôme Morval. Salement défoncé, même. Le sang s’échappe d’une profonde entaille dans le haut de son crâne, nette, bien propre, lavée par le ru de l’Epte dans lequel sa tête est plongée.

Mon berger allemand s’approche, renifle. Je crie à nouveau, plus fermement cette fois :

– Non, Neptune ! Recule !

Je me doute qu’ils ne vont pas tarder à trouver le cadavre. Même s’il n’est que 6 heures du matin, un promeneur va sans doute passer, ou bien un peintre, un type qui fait son jogging, un ramasseur d’escargots… un passant, qui va tomber sur ce corps.

Michel Bussi – Nymphéas noirs – 2010 (Pocket)

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Le maître des illusions – Donna Tartt

17 samedi Mai 2014

Posted by Aurélie in Romans étrangers

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Critique de livre, Donna Tartt, Le maître des illusions, Pocket, roman

Donna Tartt - Le maître des illusionsLes premières phrases

«  La neige fondait dans la montagne et Bunny était mort depuis plusieurs semaines quand nous avons fini par comprendre la gravité de notre situation. Il était mort depuis dix jours quand on l’a trouvé, vous savez. Ce fut l’une des plus grandes chasses à l’homme dans l’histoire du Vermont – la police fédérale, le FBI, même un hélicoptère de l’armée ; l’université a fermé, l’usine de teinture de Hampden s’est arrêtée, des gens sont venus du New Hampshire, du nord de l’État de New York et même de Boston.

Il est difficile de croire que le modeste plan de Henry ait pu si bien marcher malgré ces événements imprévus. Nous n’avions pas eu l’intention de cacher le corps là où on ne l’aurait pas retrouvé. En fait, nous ne l’avions pas du tout caché, mais simplement laissé là où il était tombé dans l’espoir qu’un passant infortuné tomberait dessus avant qu’on ait même remarqué son absence. L’histoire se racontait d’elle-même, simple et évidente: les cailloux instables, le corps au fond du ravin avec le cou cassé, les traces boueuses des talons glissant vers le bas ; un accident de randonnée, ni plus ni moins, et ç’aurait pu en rester là, quelques larmes et une petite cérémonie, sans la neige qui est tombée cette nuit-là ; elle l’a recouvert sans laisser de traces, et dix jours plus tard, quand le dégel a fini par venir, la police fédérale, le FBI et les sauveteurs de la ville ont tous vu qu’ils avaient marché à l’endroit de son corps jusqu’à ce que la neige soit tassée comme de la glace. « 

Circonstances de lecture

J’avais très envie de lire le premier roman de Donna Tartt après l’avoir découverte avec Le Chardonneret.

Impressions

Arrivé à l’université, Richard cache ses origines modestes à ses camarades. Très vite, il se retrouve dans la classe du professeur Julian, un enseignant ayant choisi d’enseigner les langues mortes à un petit groupe d’élèves sélectionnés par ses soins. Une communauté rassemblant des personnalités étranges, mystérieuses et en marge. Malgré lui, Richard devient peu à peu leur confident… et finit par découvrir leur sombre secret.

Un roman haletant et prenant. Si, dès le début, on sait que l’un des membres de ce petit groupe finira tué, le suspens n’en est pas moins présent. Au contraire ! Une superbe écriture.

Un passage parmi d’autres

 « Henry, mon Dieu », ai-je fini par dire, d’une voix plate et bizarre, même à mes propres oreilles.

Il a haussé un sourcil sans rien dire, son verre vide à la main, le visage à moitié dans l’ombre.

Je l’ai regardé. « Mon Dieu. Qu’est-ce que vous avez fait? »

Il a eu un sourire sans joie, et s’est penché hors du cône de lumière pour se servir un scotch. « Je crois que tu en as déjà une assez bonne idée. Maintenant, laisse-moi te poser une question. Pourquoi nous as-tu couverts ? »

« Quoi ? »

« Tu savais que nous allions quitter le pays. Tu l’as toujours su et tu n’as rien dit à personne. Pourquoi ça ? »

Les murs s’étaient évanouis et la pièce était obscure. Le visage d’Henry, sous la lumière crue de la lampe, se détachait sur un fond noir. De rares éclats lumineux scintillaient sur le bord de ses lunettes, brillaient dans les profondeurs ambrées de son whisky, se reflétaient en bleu dans ses yeux.

« Je ne sais pas.

Il a souri. « Non ? »

Je l’ai contemplé sans rien dire.

« Après tout, nous ne t’avions pas mis dans le secret. »

Son regard intense ne me quittait pas. « Tu aurais pu nous arrêter à n’importe quel moment et tu ne l’as pas fait. Pourquoi? »

« Henry, au nom de Dieu, qu’avez-vous fait ? »

Il a souri. « Toi, dis-le-moi. »

Et le plus horrible était que d’une certaine façon je le savais. « Vous avez tué quelqu’un, n’est-ce pas ? »

Il m’a regardé un bref instant et alors, à ma surprise totale, absolue, il s’est adossé à sa chaise et s’est mis à rire.

« Un bon point pour toi. Tu es aussi malin que je le pensais. Je savais que tu le devinerais, tôt ou tard, et c’est toujours ce que j’ai dit aux autres. »

Donna Tartt – Le maître des illusions – 1992 (Pocket)

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Mon épouse américaine – Ruth Ozeki

08 mercredi Jan 2014

Posted by Aurélie in Romans étrangers

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Critique de livre, Mon épouse américaine, Pocket, roman, Ruth Ozeki

Les premières phrasesRuth Ozeki - Mon épouse américaine

«  L’Épouse américaine est assise sur le sol devant la cheminée. La lumière vacillante des bûches électriques se reflète sur la peau luisante de sueur de son large visage pâle. Les jambes repliées sous elle, les lèvres serrées, les doigts de pied jouant nerveusement avec les longues mèches du tapis tout neuf, appuyée sur un bras, elle reste parfaitement immobile. Son mari lui fait face, la bouche crispée, à quelques centimètres de son visage. Ils attendent.

– Takagi !

– Hai !

– Chotto… Peux-tu demander à l’épouse de ne pas fixer son mari comme ça ! Son regard me donne la chair de poule… Ce n’est pas romantique du tout.

– Hai… Excusez-moi, madame Flowers…?

Sans tourner la tête, L’Épouse américaine me jette un regard en biais.

– Le metteur en scène, M. Oda, se demandait si vous pouviez fermer les yeux quand votre mari se penche pour vous embrasser ?

– D’accord, marmonne Suzie Flowers.

Ses mâchoires restent fixes, mais elle ne peut s’empêcher d’acquiescer légèrement de la tête.

Le cameraman, l’œil vissé à la caméra, gronde d’exaspération.

– Tagaki, dis-lui de ne pas BOUGER ! lance-t-il.

– Je suis désolée, madame Flowers, mais je dois vous prier une fois de plus de ne pas bouger la tête…

– Muri desu yo, dit le cameraman à Oda. C’est impossible. On ne peut pas s’approcher plus que ça. Sa peau est marbrée et elle brille. Elle est immonde.

– Tagaki !

– Hai !

– Demande-lui si elle a un fond de teint qui pourrait couvrir son horrible peau !

– Euh… Madame Flowers ? M. Oda voudrait savoir si vous avez du fond de teint quelque part ? Nous avons un petit problème avec la caméra… C’est juste pour le gros plan. »

Circonstances de lecture

J’avais adoré le dernier livre de Ruth Ozeki, « En même temps, toute la terre et tout le ciel« . J’ai réussi à dénicher ce précédent roman en occasion (il n’est malheureusement plus disponible en librairie).

Impressions

« Mon épouse américaine », c’est à la fois le titre du livre de Ruth Ozeki, mais aussi le titre des documentaires que tourne l’une des héroïnes de ce roman, Jane Takagi-Little. Une femme entre deux cultures (sa mère est japonaise, son père américain), et entre deux professions (le journalisme et la communication). Chargée de réaliser des documentaires aux USA pour donner aux femmes japonaises l’envie de cuisiner de la viande à leur famille, Jane est rapidement confrontée aux exigences de son sponsor (une marque américaine de viande), et aux process industriels aberrants de l’industrie bovine. En parallèle, on assiste à l’impact de ces documentaires sur la vie d’une jeune femme japonaise, Akiko.

Ce livre à la fois drôle et troublant nous fait sillonner les routes américaines. Avec à la clé une réflexion sur l’industrie bovine, les hormones, le choc des cultures, l’écologie… mais aussi l’amour et le désir de devenir mère. Attention : vous ne regarderez plus la viande de la même façon après cette lecture !

Un passage parmi d’autres

 « Le message, c’est la viande. Chaque épisode hebdomadaire d’une demi-heure de « Mon Épouse américaine ! » doit culminer dans la célébration d’une pièce de viande précise, magnifiée, mise en scène pour apparaître dans toute sa splendeur. C’est la viande (et non la femme) qui est la vedette de ce programme ! Bien sûr, « la Femme de la Semaine » est importante, elle aussi. Elle doit être séduisante, appétissante et très américaine. Elle est la viande faite femme : ample, robuste, mais tendre et facile à digérer. A travers elle, les femmes japonaises doivent percevoir les notions de chaleur, de convivialité et de confort qui sous-tendent les valeurs traditionnelles de l’Amérique rurale, symbolisées par la viande rouge. »

Je m’arrêtai et me relus avec une certaine satisfaction. C’était la note d’intention du nouveau programme de Kato, une traduction plus ou moins fidèle du texte japonais qu’il m’avait dicté au téléphone. C’était peut-être un peu excessif, mais cela me plaisait. Cela ferait l’affaire. Je le faxai à Tokyo et allai m’écrouler dans mon lit. Alors que je réfléchissais à ce nouveau projet en frissonnant, pelotonnée sous mes couvertures, je n’aurais jamais imaginé que ce petit texte allait se révéler très lucratif et qu’il allait inaugurer une nouvelle ère, qui durerait plus d’une année et pendant laquelle je travaillerais et mangerais de la viande.

L’année des viandes. Elle a changé ma vie. Vous savez quand quelque chose fait basculer votre vie et qu’ensuite, plus rien n’est pareil ?

Mon épouse américaine – Ruth Ozeki – 1999 (Pocket)

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Le Passage – Justin Cronin

30 vendredi Août 2013

Posted by Aurélie in Romans étrangers, SF

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Critique de livre, Justin Cronin, Le Passage, Pocket, roman

Justin Cronin - Le PassageLes premières phrases

«  Avant de devenir la Fille de nulle part – Celle qui vint en marchant, la Première, la Dernière et la Seule, et qui vécut mille ans -, ce n’était qu’une petite fille appelée Amy. Amy Harper Bellafonte, née dans l’Iowa. 

A sa naissance, sa mère, Jeannette, avait dix-neuf ans. Jeannette lui donna le prénom de sa propre mère, Amy, morte quand elle était tout bébé, et pour deuxième prénom Harper, à cause de Harper Lee, la femme qui avait écrit « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur », le livre préféré de Jeannette – à vrai dire, le seul livre qu’elle ait lu jusqu’au bout à l’école. Elle aurait pu l’appeler Scout, comme l’héroïne de l’histoire, parce qu’elle aurait voulu que sa petite fille devienne pareille en grandissant, forte et drôle et futée, tout ce qu’elle, Jeannette, n’avait jamais réussi à être. Mais Scout était un nom de garçon, et elle ne voulait pas que sa fille passe sa vie à s’expliquer là-dessus. »

Circonstances de lecture

Lu pendant les vacances d’été. Enfin, plutôt dévoré…

Impressions

Quand une expérience scientifique dérape, l’espèce humaine se retrouve en danger. Dans « Le Passage », Justin Cronin nous plonge dans une Amérique post-apocalyptique où les derniers êtres humains tentent de survivre jour après jour, sans grand espoir. Leur avenir pourrait bien résider dans une petite fille, Amy. Si l’histoire a du mal à démarrer, une fois le sujet posé, il est bien difficile de reposer ce roman de plus de mille pages avant d’en lire la fin ! Les personnages, nombreux, sont vite attachants. Et l’on n’a qu’un hâte : savoir comment leur aventure se termine. Ce roman de science-fiction, prenant et très bien écrit, nous fait voyager sur plusieurs époques. A lire d’une traite, avant d’entamer le Tome 2.

Un passage parmi d’autres

 A la fin des temps, quand le monde aurait perdu la mémoire, quand l’homme qu’il avait été aurait disparu comme un vaisseau qui s’éloigne, s’enfonce sous l’horizon, sa vielle vie à fond de cale ; quand le regard glacé des étoiles n’aurait plus rien à voir, quand la lune sur son orbite aurait oublié son nom et que seul demeurerait le vaste océan de faim sur lequel il flotterait à jamais – en lui, tout au fond de lui, il y aurait pourtant eu cela : une année. La montagne, le passage des saisons, et Amy. Amy, et l’an zéro.

Le Passage – Justin Cronin – 2011 (Pocket)

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Le Jeu de l’Ange – Carlos Ruiz Zafon

10 dimanche Fév 2013

Posted by Aurélie in Romans étrangers

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Carlos Ruiz Zafon, Critique de livre, L'Ombre du Vent, Le Jeu de l'Ange, Pocket, Robert Laffont, roman

Les premières phrases

Carlos Ruiz Zafon - Le Jeu de l'Ange«  Un écrivain n’oublie jamais le moment où, pour la première fois, il a accepté un peu d’argent ou quelques éloges en échange d’une histoire. Il n’oublie jamais la première fois où il a senti dans ses veines le doux poison de la vanité et cru que si personne ne découvrait son absence de talent, son rêve de littérature pourrait lui procurer un toit sur la tête, un vrai repas chaque soir et ce qu’il désirait le plus au monde : son nom imprimé sur un misérable bout de papier qui, il en est sûr, vivra plus longtemps que lui. Un écrivain est condamné à se souvenir de ce moment, parce que, dès lors, il est perdu : son âme a un prix.

Ce moment, je l’ai connu un jour lointain de décembre 1917. J’avais alors dix-sept ans et travaillais à La Voz de la Industria, un journal au bord de la faillite qui végétait dans une bâtisse caverneuse, jadis siège d’une manufacture d’acide sulfurique, dont les murs sécrétaient encore une vapeur corrosive qui rongeait le mobilier, les vêtements, les cerveaux et jusqu’à la semelle des souliers. Elle se dressait derrière la forêt d’anges et de croix du cimetière du Pueblo Nuevo et, de loin, sa silhouette se confondait avec celle des mausolées se découpant sur un horizon criblé de centaines de cheminées et d’usines qui faisaient régner sur Barcelone un perpétuel crépuscule écarlate et noir. »

Circonstances de lecture

Lu parce que j’avais beaucoup aimé L’Ombre du Vent.

Impressions

Un livre sombre dans une Barcelone étouffante, à la frontière du roman policier, du roman fantastique et de l’histoire d’amour. Le héros, un jeune écrivain, accepte d’écrire un livre pour une somme astronomique… vendant peut-être ainsi son âme au diable. Ici, l’atmosphère est beaucoup plus sombre que dans L’Ombre du Vent. On y retrouve cependant avec plaisir le style de Carlos Ruiz Zafon, le personnage de M. Sempere et le cimetière des livres oubliés. De très beaux passages.

Un passage parmi d’autres

 Mes seuls amis d’alors étaient d’encre et de papier. A l’école, j’avais appris à lire et à écrire bien avant les autres gamins du quartier. Là où les camarades voyaient de l’encre semée en chiures de mouche sur des pages incompréhensibles, je voyais de la lumière, des rues et des êtres humains. Les mots et le mystère de leur science cachée me fascinaient et m’apparaissaient comme une clef permettant d’ouvrir un monde infini, bien loin de cette maison, de ces rues et de ces jours opaques où, j’en avais déjà l’intuition, ne m’attendait qu’un avenir sans intérêt. Mon père n’aimait pas voir des livres à la maison. Il y avait chez ceux-ci, outre les lettres qu’il ne pouvait déchiffrer, quelque chose qui l’offensait. Il me répétait qu’il me mettrait au travail dès que j’aurais dix ans, et que mieux valait m’ôter toutes ces lubies de la tête parce que, sinon, je ne serais jamais qu’un pauvre type et un crève-la-faim. Je cachais les livres sous mon matelas et attendais qu’il soit sorti ou endormi pour les lire.

Le Jeu de l’Ange – Carlos Ruiz Zafon – 2009 (Robert Laffont)

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